Déchéance de nationalité : le PS se déchire, se fracture, selon la presse
La décision d'inclure dans la Constitution la déchéance de nationalité pour les binationaux continue de faire de sérieuses vagues à gauche sous l'œil narquois de la droite, remarque la presse quotidienne de ce mardi 29.
"La décision de François Hollande d'étendre la déchéance de nationalité à tous les binationaux, y compris ceux nés en France, ne cesse de creuser une véritable fracture à gauche", écrit Patrick Roger dans un article en Une du Monde. "Entre grogne et fureur, la gauche est au bord de la crise de nerfs", remarque Jean Levallois (La Presse de la Manche). "L’extension de la déchéance ... est une question hautement inflammable qui n’a pas manqué de mettre le feu aux poudres, à gauche notamment", souligne Stéphane Siret de Paris Normandie.
Dans Libération, David Carzon estime que "la petite phrase de Valls sur cette gauche qui s’égare au nom des grandes valeurs a achevé de déboussoler son propre camp plutôt que de convaincre". "Le contexte justifie-t-il de renoncer à ce qui constitue un socle commun d’engagement? La réponse est non", ajouté Libé.
"L’indignation, ça se travaille. Surtout chez les socialistes", ironise, dans Le Figaro, Paul-Henri du Limbert qui dénonce "le concours d’expressions grandiloquentes, et donc risibles, que provoque dans son propre camp sa décision sur la déchéance de la nationalité". "Évidemment, ça grogne dans la majorité", constate Olivier Auguste dans L'Opinion qui y voit "la preuve que la peur est mauvaise conseillère et qu’il faut toujours éviter de voter des textes sous le coup de l’émotion".
Pour La Charente Libre, Dominique Garraud écrit que des responsables socialistes "et non des moindres comme Martine Aubry où l’ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault y voient une erreur fatale en prévision de la présidentielle de 2017". Pourtant, "les tacles, les leçons d’esprit républicain et de droit constitutionnel, les peaux de bananes qui lui sont adressés tous azimuts, ne font que renforcer (les) convictions" de Manuel Valls, pense Hervé Chabaud (L'Union).
Dans La Voix du Nord, Hervé Favre décèle dans cette affaire un machiavélisme tout mitterrandien de François Hollande qui avec Manuel Valls auraient "délibérément choisi de désespérer la gauche jusqu’au bout du quinquennat et de flatter l’opinion en attente de mesures drastiques contre le terrorisme, et cela afin d’élargir leur propre horizon politique aujourd’hui bouché par l’absence de résultats sur le terrain".
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