EELV "va dans le mur" selon le député vert Denis Baupin
Il lance un cri d'alerte. Alors qu'EELV se réunit ce samedi 9 en conseil fédéral pour faire le bilan de l'année écoulée et parler de l'avenir, le député et vice-président de l'Assemblée nationale Denis Baupin a clairement désigné la direction du parti comme responsable de "l'échec" de la stratégie initiée après le départ du gouvernement, en mars 2014.
A propos de l'hémorragie de cadres, initiée par les départs de François de Rugy et Jean-Vincent Placé en rupture avec la ligne politique, Denis Baupin estime que s'il "continue comme ça", son parti "va dans le mur" a-t-il prévenu sur France Info. "Il faut qu'un certain nombre de gens (il n'a cité personne, NDLR) assument qu'il y a eu des erreurs, qu'ils y ont participé, et qu'on fasse le diagnostic clair et qu'on décide de réorienter", en a-t-il appelé.
Le tout sans écarter l'option d'en passer par la fondation d'un nouveau parti pour tourner la page EELV. "Les responsables sont capables de lire une carte politique, de voir qu'il y a un cheminement qui s'est fait que depuis qu'on ne participe plus au gouvernement (c'est) un échec total, on a perdu en influence (...) en crédibilité".
"Ces dernières années on (EELV, NDLR) a accumulé les erreurs politiques: ne pas prendre Nicolas Hulot comme candidat à la dernière présidentielle qui était l'écologiste le plus populaire, de sortir du gouvernement dans des conditions incompréhensibles (contre l'avis de) l'essentiel de nos sympathisants, de courir après le Front de gauche (aux régionales, NDLR) qui fait qu'on a été éliminé (...) et qu'on a plus d'élus".
Ce samedi, le conseil fédéral doit notamment débattre de l'opportunité de présenter un candidat au premier tour de la présidentielle de 2017. "Non" a estimé en substance ("à ce stade") le député: "j'entends certains dire +on va faire comme d'habitude+. J'ai toujours été pour qu'on ait un candidat à la présidentielle, sauf que +d'habitude+ c'était avant que le Front national soit quasiment garanti d'être au second tour de l'élection présidentielle. Là, la question se pose différemment: est-ce qu'il y a capacité ou pas à être présent au second tour et à gagner. Et donc que les écologistes aient la capacité demain de peser".
"Ça ne veut pas dire pour autant qu'on a un autre candidat pour lequel on pourrait appeler (à voter) automatiquement", a toutefois tempéré Denis Baupin, citant nommément François Hollande. Pour soutenir le président sortant, il faudrait un bilan "suffisamment significatif", par exemple sur Notre-Dame-des-Landes ("projet qui n'a pas de sens aujourd'hui"), l'arrêt de la centrale nucléaire de Fessenheim, les énergies renouvelables... Mais aussi un projet pour 2017 qui soit "suffisamment attractif pour les écologistes".
Au-delà de l'aggiornamento la solution est donc, selon lui, qu'EELV "assume être (...) prêt à prendre (ses) responsabilités". Traduction: revenir au gouvernement.
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