Enquête sur le Modem : Sylvie Goulard quitte son poste de ministre des Armées

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Par AFP
Publié le 20 juin 2017 - 12:14
Mis à jour le 21 juin 2017 - 06:40
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Sylvie Goulard assiste à une cérémonie marquant l'anniversaire de l'Appel du Général de Gaulle le 18
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© bertrand GUAY / POOL/AFP/Archives
Sylvie Goulard assiste à une cérémonie marquant l'anniversaire de l'Appel du Général de Gaulle le 18 juin 2017 à Suresnes
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Ce devait être un remaniement "technique", avec quelques ajustements à la marge, mais il sera finalement substantiel et très politique: le deuxième gouvernement d'Edouard Philippe sera formé ce mercredi, d'ici à 18H00.

Deux démissions surprise, celle lundi du ministre de la Cohésion des territoires Richard Ferrand, compagnon de route du chef de l'Etat dans sa conquête du pouvoir, et celle mardi de la ministre des Armées Sylvie Goulard, ont donné une toute autre dimension à l'événement.

D'autant que le départ de cette dernière, qui fut adhérente du MoDem, a mis la pression sur les deux autres membres du gouvernement issus du parti centriste.

A commencer par son président-fondateur, le Garde des sceaux François Bayrou, même si le Premier ministre a assuré mardi qu'il avait "vocation" à rester au gouvernement.

Selon un sondage Harris interactive pour RMC et Atlantico, une majorité de 57% de Français ne souhaite pas que M. Bayrou reste au gouvernement. Son maintien serait "plutôt un handicap pour Emmanuel Macron" pour 65% des sondés.

Un parlementaire expérimenté d'En Marche trouvait, lui, "désormais un peu difficile pour François Bayrou de porter sa loi de moralisation", jugeant qu'il ne serait "pas grave si la loi était portée par quelqu'un qui ne l'a pas conçue".

Le maintien de Marielle de Sarnez, ministre des Affaires européennes sortante, est en revanche très incertain. "Tout est ouvert pour moi, le gouvernement ou la présidence du groupe MoDem à l'Assemblée. Ce sont deux engagements passionnants", a confié au Parisien celle qui a été élue députée à Paris dimanche.

L'un comme l'autre sont susceptibles de devoir répondre à la justice un jour ou l'autre après l'ouverture d'une enquête pour "abus de confiance et recel" le 9 juin par le parquet de Paris. Celle-ci vise à déterminer si le MoDem avait employé des collaborateurs aux frais du Parlement européen où ils auraient occupé des emplois fictifs d'attachés parlementaire.

Pour la presse de mercredi, les soupçons d'emplois fictifs qui pèsent sur le MoDem de François Bayrou mettent "la pression" sur le garde des Sceaux et rejaillissent sur Emmanuel Macron qui va devoir trancher "sous la contrainte".

Bernard Accoyer, secrétaire général du parti Les Républicains (LR), a, lui, appelé "solennellement" Edouard Philippe à "exiger la démission" de François Bayrou et de Marielle de Sarnez, "impliqués au même titre" selon lui que Sylvie Goulard dans l'affaire du MoDem.

Pour l'anecdote, le secrétaire général de la présidence, Alexis Kohler pourrait être amené à annoncer la composition du gouvernement Philippe 2 ailleurs que sur le perron du palais présidentiel, comme il est de tradition.

Les lieux seront occupés dès le milieu de l'après-midi par un orchestre de jeunes Colombiens à l'occasion de la Fête de la musique. "Nous cherchons encore un endroit", confiait-on ainsi mardi soir à l'Elysée.

Jeudi matin, toujours selon l'Elysée, le nouveau gouvernement se retrouvera "vraisemblablement" pour son premier Conseil des ministres avec, à l'ordre du jour, la loi antiterroriste, qui est censée prendre le relais de l'état d'urgence après sa sixième prolongation.

- 'Gouvernement équilibré' -

Levant un coin de voile sur la composition de sa nouvelle équipe, Edouard Philippe a glissé qu'il n'était "pas impossible" qu'elle comprenne de nouveaux membres appartenant aux Républicains (LR).

Le Premier ministre a dit souhaiter "un gouvernement équilibré (...) avec des gens qui viennent de la droite, c'est mon cas, de la gauche, du centre, des gens dont la légitimité ne résulte pas d'un engagement partisan".

Mais ce sera quoi qu'il arrive sans Richard Ferrand, écarté dès lundi de l'équipe exécutive par le chef de l'Etat après sa réélection dimanche député du Finistère, qui lui a proposé de prendre les rênes du groupe parlementaire La République en marche (308 députés) à l'Assemblée.

Lui aussi était fragilisé par une enquête diligentée par la justice après la publication fin mai d'un article du Canard enchaîné qui révélait qu'en 2011, les Mutuelles de Bretagne avaient décidé de louer des locaux commerciaux appartenant à sa compagne, alors qu'il en était le directeur général.

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