Eric Woerth : "on ne travaille pas assez en France"

Auteur(s)
VL
Publié le 03 juin 2015 - 10:48
Image
Eric Woerth.
Crédits
©IBO/Sipa
"Vous avez l'impression d'être accablé de toutes parts et vous êtes inaudible", témoigne Eric Woerth sur l'affaire Bettencourt.
©IBO/Sipa
Eric Woerth était ce matin l'invité de France Info. Fraîchement blanchi dans l'affaire Bettencourt, l'ancien ministre du Budget a été nommé par Nicolas Sarkozy délégué général au projet au sein des Républicains. Il préconise une réforme en profondeur du marché du travail, sans omettre les sujets qui fâchent.

La démission de Joseph Blatter, président de la Fifa

"Je ne connais pas l'affaire mais ça me semblait impossible de tenir compte-tenu de l'extraordinaire enquête des Américains. (…) Je ne sais pas ce qu'il y a derrière, mais s'il démissionne c'est qu'il doit y avoir une raison. Le monde du sport ne peut pas se permettre ça".

"Une information doit être vérifiée. Monsieur Blatter est innocent jusqu'à ce qu'il soit coupable. Il est surtout innocent".

 

Son sentiment après avoir été blanchi dans l'affaire Bettencourt.

"Je ne suis pas du tout en colère. Ce n'est pas que l'affaire Bettencourt. On m'a reproché 10 ou 12 types d'accusations. C'était une sorte d'avalanche. J'essayais de surnager et surtout d'expliquer à chaque fois. C'est très long, très difficile. Vous avez l'impression d'être accablé de toutes parts et vous êtes inaudible. (…) Vous êtes jugé médiatiquement avant le temps de la véritable justice".

"Je n'en veux absolument à personne. Je ne suis pas dans un esprit de revanche. C'est quand même une machine médiatique qui s'emballe avec sûrement pas mal de malveillance ici ou là".

 

Les personnes, dont Martine Aubry, à qui il a reproché le comportement à son égard

"Je me suis fait un peu plaisir en citant trois ou quatre personnes, j'aurais pu en citer 30 ou 40".

"La présomption d'innocence est plus important que la présomption de culpabilité. J'ai donné deux, trois noms parce que ce sont des personnes qui ont été extrêmement violentes et qui en même temps continuent de donner des leçons de morale pour lesquelles à mon avis elles sont assez mal placés".

 

Il est intégré à l'organigramme des Républicains par Nicolas Sarkozy, lui-même souvent mis en cause dans des affaires

"Je ne suis pas dans la revanche, je suis dans le futur. Je voudrais témoigner pour qu'on essaye de faire en sorte que la société soit plus bienveillante. (…) Je ne suis pas non plus un emblème. Je travaille pour Nicolas Sarkozy, j'ai beaucoup de respect pour lui".

 

Les sifflets de certains militants des Républicains contre François Fillon et Alain Juppé

"Il y a eu des sifflets mais aussi beaucoup d'applaudissements. (…) Il y a une compétition au sein de l'UMP, c'est un public de militants qui la vit d'avance. Je ne suis pas dans le train de la compétition je suis dans le train de la reconstruction".

"Je pense qu'il ya un collectif, ce n'est pas un mot en l'air, et il y aura un temps pour la compétition. Je n'ai pas de camp au sein de ma famille politique".

 

Le rapprochement entre Areva et EDF

"Je peux vous décevoir, je ne connais pas le dossier. C'est très difficile de parler des entreprises quand on ne vie pas à l'intérieur de ces entreprises. Je ne vais pas faire comme Montebourg et les autres qui parlaient un peu de tout sans savoir".

"Il faut regarder ce qu'on peut faire ensemble. Ça fait des années qu'on essaye, peut-être que cette fois ça fonctionnera ".

 

Dans son livre, il dénonce le retard de la France dans la reprise économique

"On a vécu une crise mondiale en 2009.  On est  aujourd'hui dans une situation ou le monde entier s'en sort et la France s'en sort moins bien que les autres. On voit bien qu'il n'y a pas la bonne réponse. Les chiffres du chômage d'avril sonnent comme une sentence terrible. Donc il faut réformer".

"On n'a jamais le temps de l'explication. On est dans les caricatures, on se bagarre, on descend dans la rue. A un moment donné on ne peut pas réformer comme ça. Il faut aborder tous les sujets, même les sujets tabous, quitte à refermer le dossier".

 

Il mentionne la remise en cause des 35 heures, la supression de jours fériés, l'âge de la retraire, la réforme du code du travail…

"Je parle même du smic. On ne travaille pas assez en France. Je sais bien qu'il y a les chômeurs, etc. (…)Il faut se demander si on veut continuer comme ça".

"On ne peut pas accepter ça ni de financer à crédit notre système de protection social. (…) Il faut réformer le marché du travail, le temps du travail. Je dis qu'il faut tout réformer en même temps.

"La loi Macron c'est une toute petite loi. On ne peut pas passer son temps à faire des réformettes, la loi Rebsamen, c'est une réformette. Il y a du bien et du moins bien".

"Aller plus loin veut dire transformer notre pays". 

 

À LIRE AUSSI

Image
Laurent Wauquiez, Nicolas Sarkozy et Nathalie Kosciusko-Morizet.
Les Républicains : Sarkozy garde NKM en numéro-2 et promeut Woerth
L'ex-UMP a annoncé ce mardi matin les nominations à la tête des Républicains, le nouveau parti remplaçant l'UMP fondé samedi 30 mai. Peu de changements au programme: N...
02 juin 2015 - 15:08
Politique
Image
Eric Woerth est accusé d'abus de faiblesse dans le cadre du procès Bettencourt.
Procès Bettencourt : l'ancien ministre Eric Woerth relaxé
L'affaire Bettencourt est enfin close sur ce qui porte aux "abus de faiblesse" et "recel et trafic d'influence" contre l'héritière de L'Oréal. Eric Woerth a été blanch...
28 mai 2015 - 19:10
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Kamala Harris
Kamala Harris, ou comment passer de la reine de la justice californienne à valet par défaut
PORTRAIT CRACHE - Samedi 27 juillet, la vice-présidente américaine Kamala Harris a officialisé sa candidature à la présidence des États-Unis, une semaine après le retr...
03 août 2024 - 12:49
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.