Favoritisme, conflit d'intérêts et patrimoine : Emmanuel Macron confronté aux accusations
En pleine ascension dans les sondages à la faveur notamment du "PenelopeGate", Emmanuel Macron est également visé par plusieurs "affaires" concernant son patrimoine ainsi que des soupçons de favoritisme et de conflit d'intérêts au sein de son équipe de campagne.
La dernière salve est venue du Canard enchaîné. Dans son édition de mercredi 8, il affirme que l'Inspection générale des finances (IGF) soupçonne un délit de favoritisme concernant l'organisation en janvier 2016 d'une soirée à Las Vegas, où Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, avait rencontré des entrepreneurs français. L'opération, d'un coût de quelque 380.000 euros, avait été confiée au géant Havas sans appel d'offres, selon l'hebdomadaire.
Le parquet national financier (PNF) a déclaré mercredi attendre "plus d'informations" pour envisager "les suites éventuelles". Le fondateur d'En Marche! a pour sa part déclaré: "Mon ministère, lorsque j'étais ministre, a toujours respecté les règles des appels d'offres et des marchés publics".
Ces éléments paraissent au lendemain de la démission de Jean-Jacques Mourad de l'équipe "santé" d'Emmanuel Macron. L'organisation Formindep qui milite pour une information médicale indépendante avait en effet relevé ses liens avec les laboratoires Servier, pour lesquelles ce cardiologue avait effectué des dizaines de prestations rémunérées entre 2013 et 2016.
"Je reconnais ne pas avoir fait état de mes liens avec le laboratoire Servier", a-t-il déclaré, annonçant démissionner "dans le but de ne pas jeter un soupçon illégitime sur le mouvement En marche!". Reste à savoir si cette démission suffira à éteindre la polémique. Certains notent déjà que la proposition d'Emmanuel Macron de mieux rembourser les médicaments contre l'hypertension artérielle sévère serait une bonne nouvelle pour Servier.
Des éléments qui interviennent alors que le patrimoine du candidat est passé au crible depuis février. En effet, plusieurs sites ont relevé un "décalage" entre les revenus et le patrimoine d'Emmanuel Macron. Il a en effet dû, comme ministre, publier ses déclarations d'intérêts et de situation patrimoniale en 2014.
Cette dernière indiquait 3,3 millions d'euros de revenus avant impôt entre 2009 et 2014, dont près de 2,9 millions comme banquier chez Rothschild. Mais son patrimoine déclaré était de "seulement" un peu plus d'un million d'euros en 2014 (avec environ un million d'euros de prêts à rembourser). Une différence suffisante pour attiser les suspicions.
Toutefois, si les revenus perçus portent sur une période (2009-2014), le patrimoine est estimé à un moment donné (2014). Emmanuel Macron aurait donc pu faire pendant ces cinq années d'importantes dépenses courantes, qui n'entrent pas dans la case "patrimoine". Une explication avancée dans le Journal du dimanche par son porte-parole Sylvain Fort, selon qui "pendant les années Rothschild, Emmanuel Macron a adapté son train de vie à ses revenus et il a donc pas mal dépensé".
Mais surtout, ces 3,3 millions d'euros de revenus sur cinq ans ont été depuis assujettis à l'impôt. Celui-ci évalué par Sylvain Fort à au moins 1,3 millions d'euros rien que pour les 2,9 millions issus de l'activité de banquier d'affaires. Une partie des sommes restantes aurait servi à payer des travaux dans la maison de vacances propriété de son épouse et à rembourser un prêt "familial" datant d'avant les fameuses déclarations. Sans éléments confirmant ou infirmant ces dépenses, difficile de se faire une idée sur la réalité de ce "décalage" entre revenus et patrimoine. Seule certitude, Emmanuel Macron a dépensé beaucoup d'argent à cette époque.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.