Sondage - présidentielle : Macron devant Le Pen au 1er tour ? Tout dépend de la marge d'erreur
Les courbes se sont croisées, pour reprendre une expression si souvent utilisées. Emmanuel Macron arriverait en tête devant Marine Le Pen du premier tour de l'élection présidentielle du 23 avril prochain, selon un sondage Harris Interactive pour France Télévisions publié ce jeudi 9. Une étude qui vient confirmer une tendance qui émerge depuis début mars, mais qui reste à pondérer car l'écart entre la candidate frontiste et l'ex-ministre reste dans les marges d'erreur...
La machine est lancée. C'est en tout cas ce qu'estiment les soutiens du jeune premier à la lecture du sondage publié ce jeudi créditant leur champion d'1 point d'avance sur sa rivale (26% contre 25%). D'autant que celui-ci confirme une autre enquête récente qui dégageait pour sa part un écart d'1,5 point entre les deux favoris pour le second tour (27,5% contre 25%, Odoxa le 3 mars). Surtout, François Fillon est mis à distance, culminant à 20% dans l'hypothèse la plus favorable, soit bien au-delà de l'intervalle de confiance estimé par les sondeurs.
Un fameux intervalle crucial à ce stade. En effet, si le jeune marcheur apparaît en tête, son score "réel" a "95% de chance d'être compris entre" 24,5% et 27,5%, soit plus ou moins prévient Harris Interactive dans la notice de son enquête publiée ce jeudi et réalisée en ligne du 6 au 8 mars. Une marge d'erreur qui le met donc plus au coude à coude de Marine Le Pen que devant celle-ci, dont le score devrait être entre 23,5% et 26,5%.
Concernant l'étude d'Odoxa, l'intervalle est même plus élevé encore (car moins de personne sont été sondées), puisque située entre 2,6 et 3 points. Ce qui donne un score qui a "95% de chance", encore une fois, d'être compris entre (à la louche) 25% et 30% pour l'ex-ministre et entre 22,4% et 27,5% pour la frontiste.
Ainsi, il saute aux yeux qu'à ce stade l'hypothèse qu'elle devance même Macron n'est ainsi pas écartée. De même, si les chiffres sont plus favorables à Emmanuel Macron, peu d'études sont, toujours à ce stade, venues le confirmer. C'est pourquoi les sondeurs, échaudés depuis les séismes du Brexit, de la victoire de Trump ou encore celle de Fillon (pourtant annoncée par les études parues juste avant la primaire de la droite...), préfèrent parler de tendances.
Et celle-ci est cette fois clairement à l'avantage du candidat d'En Marche. Parti de rien, appuyé par un mouvement encore au berceau à l'échelle de la vie politique, Emmanuel Macron a peu a peu gagné des parts de marché électorales, ne cessant de grimper dans les intentions de vote. La "bulle" tant de fois annoncée comme étant sur le point d'éclater se révèle donc bien plus solide que prévue. Ce qui se traduit notamment par l'afflux d'élus, voire de ténors, de la gauche, du centre et de la droite qui ne cessent de venir grossir les rangs du parti aux initiales de son leadeur.
Enfin, si ailleurs les instituts ont pu se tromper lamentablement tout au long de l'année 2016, ou encore ont été incapables de fournir des prédictions fiables pour les primaires françaises des deux camps, ils ont le plus souvent visé juste par le passé. Pour la plupart des présidentielles de la Ve République (hormis peut-être 2002, dans le contexte que l'on sait), comme pour les élections dites intermédiaires tout au long du quinquennat (municipales, départementales, régionales), leurs analyses ont été globalement corroborées. Est-ce à dire qu'Emmanuel Macron a déjà partie gagnée? Ce serait faire fi du fait qu'il reste encore plus d'un mois d'une campagne qui n'a pour l'heure, la faute aux affaires et autre primaire du PS tardive, pas commencée.
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