François Hollande prend la défense des magistrats, il répond ainsi à François Fillon et Marine Le Pen
En annonçant sa convocation en vue d'une mise en examen prévue le 15 mars, François Fillon a dénoncé une enquête menée "exclusivement à charge" et estimé ne pas avoir été traité "comme un justiciable comme les autres".
"Garant de l'indépendance de l’autorité judiciaire", François Hollande s'est opposé à cette déclaration ce mercredi 1 à travers un communiqué. Il s'est élevé "solennellement contre toute mise en cause des magistrats dans les enquêtes et les instructions qu'ils mènent dans le respect de l'Etat de droit".
"Une candidature à l'élection présidentielle n’autorise pas à jeter la suspicion sur le travail des policiers et des juges, à créer un climat de défiance incompatible avec l’esprit de responsabilité et, pire encore, à lancer des accusations extrêmement graves contre la Justice et plus largement nos institutions", a ajouté le président de la République.
Le chef de l'Etat s'en est remis au peuple français "souverain" qui "aura à se prononcer" dans les urnes. Il a insisté: "je rappelle que la Justice est également rendue en son nom et que nul ne peut s’y soustraire", insiste encore le chef de l'Etat. François Hollande fait ainsi allusion à la présidente du Front national qui a refusé fin février de répondre à une convocation des enquêteurs dans l'affaire des assistants d'eurodéputés de son mouvement, invoquant une "trêve judiciaire" pendant la campagne électorale.
Lundi 27, François Hollande s'était déjà élevé contre les propos hostiles aux agents de la police et de la justice prononcés par Marine le Pen. La présidente du Front national avait accusé les magistrats de "voler l'élection présidentielle" et indiqué que "la Justice est une autorité, pas un pouvoir. Les magistrats sont là pour appliquer la loi, pas pour l'inventer, pas pour contrecarrer la volonté du peuple, pas pour se substituer au législateur". Des menaces à peine voilées de la dirigeante frontiste qui exhortait également les agents de police à ne pas appliquer certaines consignes de l'exécutif, faute de quoi leurs "responsabilités" seraient mises en jeu.
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