"Ce n'est pas moi qu'on assassine c'est l'élection présidentielle" : Fillon plaide le complot et annonce qu'il se maintient malgré sa mise en examen
"Je ne cèderai pas, je ne me rendrai pas, je ne me retirerai pas, j'irai jusqu'au bout". François Fillon a annoncé qu'il maintient sa candidature à l'élection présidentielle malgré sa mise en examen prochaine dans l'affaire dites du "PenelopeGate" dont son avocat vient d'être informé, a-t-il déclaré lors de la conférence de presse organisée en catastrophe ce mercredi. Le vainqueur de la primaire de la droite a plaidé le complot judiciaire à son encontre, estimant qu'il n'est "pas traité comme un justiciable comme les autres" et ce sans que "le garde des Sceaux ne s'en émeuve".
Enquête "exclusivement à charge", présomption d'innocence "entièrement disparue", Etat de droit "violé": les mots sont forts. Car le navire Fillon a sévèrement tangué ce mercredi matin, depuis l'annonce surprise (son entourage très proche l'a appris à la dernière minute, certains même par la presse) de l'annulation de son déplacement au Salon de l'agriculture. François Fillon va être mis en examen le 15 mars, soit deux jours avant la clôture du dépôt des parrainages pour la présidentielle. Le maintient de sa candidature est donc désormais définitif: impensable qu'il finisse par renoncer deux jours avant cette date butoir, laissant son camp face au risque, aussi minime soit-il, de ne pas avoir de représentant au premier tour du 23 avril.
Une fois la décision prise, car il aurait bien hésité à renoncer, il s'agissait ainsi de resserrer les rangs. Cette fois, point de justification sur l'emploi présumé fictif de Penelope. Tout juste a-t-il évoqué la "confiance" présentée comme légitime et justifiant les "travaux" qu'il a confiés à sa femme. "Comme un tiers des parlementaires le font", a-t-il plaidé.
Non, il est ici question, a martelé François Fillon, d'un "assassinat politique". Le sien. Toute la procédure judiciaire aurait ainsi été "entièrement calculée pour (l)'empêcher de (se) présenter à l'élection présidentielle". Pire: au-delà de sa personne, ce serait la démocratie -ce qui fait de la France ce qu'elle est, aurait presque pu ajouter l'ancien Premier ministre-, qui est attaquée. "Ce n'est pas moi qu'on assassine, c'est l'élection présidentielle", a-t-il ainsi lancé. Puis, à l'adresse de ses soutiens: "je vous demande de résister".
Qu'on se le dise, que son électorat se rassure, François Fillon est donc toujours en course pour la présidentielle. Et qu'importe, visiblement, qu'il soit le premier prétendant sérieux à l'Elysée à être visé par une mise en examen. Qu'importe ceux qui estiment cela impensable. Ce mercredi, il n'aura fallu au champion de la droite que 7 minutes et 40 secondes de discours (à voir ici), pour s'ériger en défenseur de la République. Un combattant qui veillera jusqu'au bout à ce que ce soit "au peuple français de décider qui sera le prochain président" et non aux juges ou autres policiers menant l'enquête. Ceux-là même qui obéiraient à "une machination orchestrée par François Hollande", a avancé Nadine Morano à la presse juste après la conférence.
"Je serai au rendez-vous de la démocratie" avec une "détermination redoublée", a ainsi prévenu François Fillon en conclusion de sa prise de parole. Puis d'immédiatement (déjà!) redescendre dans l'arène de la campagne: "Je ne permettrai pas que le seul choix qui nous soit collectivement donné soit celui de la folle aventure d'extrême droite ou de la continuation du hollandisme". Dos au mur, François Fillon a décidé de se battre. Et il n'a plus rien à perdre.
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