Guyane : François Hollande appelle à la fin des blocages

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Par AFP
Publié le 10 avril 2017 - 15:33
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François Hollande à Vimy, près d'Arras, le 9 avril 2017
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© Philippe HUGUEN / POOL/AFP
François Hollande à Vimy, près d'Arras, le 9 avril 2017.
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François Hollande a appelé lundi à la fin du blocage en Guyane, finalement moins "total" que prévu, le collectif qui pilote le mouvement social depuis bientôt trois semaines ayant décidé d'assouplir la mesure.

"L'économie guyanaise ne doit pas être fragilisée plus longtemps", insiste le chef de l'Etat dans un courrier adressé aux parlementaires guyanais, qu'il se dit prêt à "recevoir à tout moment à Paris". Les parlementaires l'avaient interpellé sur le plan d'urgence du gouvernement, à hauteur de plus d'un milliard d'euros, qu'ils estiment "insuffisant".

"Je suis prêt à recevoir les parlementaires parce que nous devons aller vers un pacte pour La Guyane. C'est ce que j'avais pris comme engagement (...) en 2013. Il faut maintenant faire en sorte que ce pacte puisse être conclu. Mais chacun comprend bien qu'on ne peut pas multiplier les annonces, les promesses", a-t-il insisté à l’issue du sommet des pays du sud de l'Europe à Madrid.

"Je rappelle que les élections présidentielles (...) sont dans à peine deux semaines et qu’ensuite il y aura des difficultés pour l'actuel gouvernement de traiter avec sérieux les propositions qui seront faites", a-t-il poursuivi.

Le collectif réclame 2,1 milliards supplémentaires. Il a finalement décidé d'alléger le blocage qu'il promettait "total" pour ce lundi, face aux critiques de la population.

Si tous les véhicules, à l'exception des engins d'urgence, étaient empêchés de franchir les barrages, les piétons, les vélos et les scooters pouvaient passer, comme l'avait promis dimanche soir Olivier Goudet, un porte-parole des "500 frères contre la délinquance".

Au rond-point de l’aéroport, une petite cinquantaine de mobilisés sont présents. "Pour qu’il n’y ait pas plus de personnes anti-barrages, on a décidé de ne pas interdire la circulation aux piétons et aux deux-roues", explique Patricia, syndicaliste UTG et l'une des meneuses du barrage, qui a aussi "reçu le mot d’ordre de laisser passer les véhicules dans lesquels il y a des passagers munis d’un billet d'avion".

Alors qu'aucun incident n'était rapporté lundi autour des barrages, la circulation était réduite à 11H00 (16H00 à Paris) dans le centre de Cayenne et les passants plutôt rares, du fait aussi d'une pluie battante.

-Manifestation contre les blocages-

L'annonce initiale du blocage total des barrages, jusqu'alors gérés avec une certaine souplesse, a provoqué la mobilisation des opposants à la poursuite du mouvement.

Une manifestation contre les blocages a été annoncée mardi à 9H00 (14H00) à Kourou, où est situé le centre spatial. "Le gouvernement actuel ne peut plus rien faire, et le prochain sera mis en place dans cinq semaines ! Nous n'aurons aucune réponse d'ici là. Donc à quoi servent les barrages ?", s'interrogent les organisateurs dans un sms lu par l'AFP et signé de "la majorité silencieuse".

"Il n'est pas tolérable de se voir refuser le droit de circuler librement sur le territoire", affirment aussi les signataires d'une pétition en ligne qui avait recueilli lundi après-midi plus de 2.250 paraphes. Plus de 2.700 internautes font aussi partie d'un groupe Facebook "Stop aux barrages en Guyane".

"Les enfants ont besoin de retourner à l'école, les entreprises doivent reprendre leurs activités, les salariés eux aussi ne peuvent continuer à perdre leur rémunération", estime François Hollande dans son courrier. Des mots similaires à ceux employés dimanche par la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts, qui avait déjà appelé à "lever les derniers barrages".

La Guyane connaît depuis près de trois semaines un mouvement social marqué par des revendications sécuritaires, sanitaires et éducatives. Une "grève générale illimitée" a été décrétée le 25 mars, paralysant l'activité économique. Le blocage du port de Cayenne provoque des pénuries, notamment de produits frais.

La Fédération du bâtiment et des travaux publics en Guyane, qui se dit "prise en otage", a demandé à l'Etat de permettre la libre circulation sur le territoire.

Le collectif avait organisé dimanche soir un "meeting d'explication" à Cayenne, auquel ont assisté des centaines de personnes, selon l'AFP. "Le combat va être encore long", a affirmé Monique Guard, une militante du collectif.

Des heurts étaient survenus vendredi devant la préfecture de Guyane, où des centaines de personnes s'étaient rassemblées. La préfecture a annoncé avoir saisi le procureur de la République.

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