Hamon poursuit à Nice une campagne fragilisée après le lâchage de Valls

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Par AFP
Publié le 15 mars 2017 - 18:12
Mis à jour le 16 mars 2017 - 01:00
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Une affiche du candidat socialiste Benoît Hamon à Toulouse, le 15 mars 2017
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© ERIC CABANIS / AFP
Une affiche du candidat socialiste Benoît Hamon à Toulouse, le 15 mars 2017
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Lâché par Manuel Valls la veille, Benoît Hamon a reçu mercredi à Nice le soutien sans équivoque de la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem, qui ne se "résigne pas" à un choix par défaut au second tour de la présidentielle.

"Je suis venue parce qu'ensemble, tous ensemble, nous devons tout faire pour battre Marine Le Pen dès le premier tour, et faire gagner Benoît Hamon au second tour", a déclaré Mme Vallaud-Belkacem, première ministre à venir soutenir à la tribune dans un meeting le candidat socialiste.

Dénonçant la dangerosité du projet du Front national, la ministre a souligné que "voter contre, ça n'est pas suffisant". "Pour relever la tête, (les Français) ont besoin d'espoir, ils ont besoin d'un projet qui soit mobilisateur et ambitieux. Voilà pourquoi, cher Benoît, tu es le candidat qui peut faire battre le Front national", a-t-elle poursuivi, devant les quelque 500 personnes assises dans la salle.

De manière allusive, la ministre de l'Education s'est démarquée des propos tenus la veille par le Premier ministre Manuel Valls devant des parlementaires. "Je sais bien que certains, les yeux rivés sur les sondages, estiment que la gauche est condamnée à ne jouer qu'en seconde division, que sa seule chance de l'emporter est de ne plus être elle-même. Moi je ne crois pas utile de transiger sur nos principes, sur nos valeurs, sur nos idées sous prétexte d'un vote utile".

Avant elle, le député Sébastien Denaja, proche du président de la République, avait aussi apporté un soutien sans équivoque à M. Hamon. "Comme beaucoup d'entre vous je me suis déplacé en janvier dernier pour voter aux primaires socialistes et j'en accepte toutes les règles. Et aujourd'hui Benoît Hamon est le candidat de tous les socialistes, de tous les écologistes, de toute la gauche", a-t-il dit.

- +Binôme+ -

Avec des mots durs reprochant au vainqueur de la primaire une "dérive" et "une forme de sectarisme", l'ancien Premier ministre avait acté devant les siens mardi soir son divorce avec Benoît Hamon, confirmant qu'il ne parrainerait "personne", et surtout pas le candidat socialiste.

Benoît Hamon, qui avait déjà réagi mardi soir sur TF1, est revenu brièvement sur l'épisode à Nice, appelant à ne "pas remettre en cause le verdict démocratique".

"Quand on a un vote démocratique populaire, il faut le respecter d'abord pour cela, pour n'offrir aucune arme à ceux qui profondément ne sont pas démocrates", a-t-il mis en garde, en se disant malgré tout "attaché à rassembler tout (sa) famille politique".

Remerciant Najat Vallaud-Belkacem, M. Hamon s'est amusé à lui proposer de "faire un binôme". Il a aussi salué la décision du Parti radical de gauche de le soutenir, via un communiqué où la présidente du PRG Sylvia Pinel indique sobrement qu'elle "respectera l'engagement contracté au moment de sa candidature" à la primaire de la Belle Alliance populaire.

La présentation de son programme, jeudi, devrait être l'occasion pour M. Hamon de faire la preuve de cette volonté de rassemblement, en intégrant des propositions de ses anciens adversaires à la primaire, notamment en faveur des entreprises.

M. Hamon, qui avait dévoilé la semaine dernière une version amendée de son revenu universel d'existence, devrait aussi préciser sa proposition de "taxe sur les robots". Cette taxe servira à abonder un "fonds dédié au retour à l'emploi" des chômeurs, a-t-il glissé au cours de son meeting à Nice.

Dimanche, il tiendra son plus grand meeting de campagne à Bercy, où quelque 12.000 personnes sont attendues.

Et lundi, le débat télévisé sur TF1 entre les principaux candidats du premier tour doit permettre à M. Hamon de défendre son projet de "futur désirable" et "possible".

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