Islam et radicalisation : Bernard Cazeneuve appelle les responsables religieux à assumer leur rôle
Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a estimé ce lundi 12 qu'il n'y avait "pas de fondamentalisme pacifique", "pas de salafisme anodin", appelant les responsables musulmans à assumer leur "rôle éminent" dans la prévention de la radicalisation.
"Nous avons (...) un devoir de lucidité: il existe dans certaines mosquées, comme sur certains sites internet se réclamant de l'islam, un discours qu'il faut qualifier pour ce qu'il est, un discours sectaire, un discours d'enfermement communautariste, un discours d'intimidation qui peut à juste titre inquiéter les Français", a déclaré le chef du gouvernement en ouvrant, place Beauvau, la troisième réunion de "l'instance de dialogue avec l'islam de France".
"Ce discours sectaire (...) fait beaucoup de mal à l'islam républicain et paisible que plusieurs millions de nos concitoyens pratiquent, en tentant de faire croire aux autres Français qu'il représente la réalité de votre religion. Or l'islam, dans la République, ce n'est pas une revendication politique, il ne peut pas être un instrument de lutte contre la République", a poursuivi l'ex-ministre de l'Intérieur.
Selon Bernard Cazeneuve, "il n'y a pas, il n'y a jamais de fondamentalisme pacifique; il n'y a pas de salafisme anodin; il n'y a pas d'intégrisme modéré". "Dès qu'on professe le rejet de la République, on prépare les esprits à ce qui vient immédiatement ensuite: l'apologie de la violence et de la haine".
Le Premier ministre a assuré que son équipe, installée la semaine dernière, serait "implacable, implacable comme l'ont été les gouvernements de (ses) prédécesseurs lorsque, confronté aux prédicateurs de haine et aux groupements intégristes, il faudra rappeler chacun aux valeurs de la République".
"A chaque fois qu'il y aura une menace avérée contre l'ordre et la sécurité publics, les associations seront dissoutes et les lieux de culte - je le dis clairement - seront fermés", a-t-il poursuivi.
Au moins une vingtaine de mosquées et salles de prière ont été fermées depuis le déclenchement de l'état d'urgence au soir des attentats du 13 novembre 2015, a-t-il précisé. Mais "ce sont les responsables religieux de l'islam de France qui sont les mieux armés pour alerter les fidèles, et notamment les jeunes, pour les mettre en garde lorsque des mosquées deviennent des lieux où l'on propage la haine contre la République", a-t-il insisté en soulignant leur "rôle éminent dans la prévention de la radicalisation".
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