"Je ne suis pas un marchand de sommeil", se défend la candidate REM de Saint-Denis

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Par AFP
Publié le 31 mai 2017 - 16:58
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Véronique Avril, candidate dans la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis pour La République en mar
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Véronique Avril, candidate dans la 2e circonscription de Seine-Saint-Denis pour La République en marche , le 13 mai 2017 à Paris
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Accusée d'avoir loué à "un tarif exorbitant" un appartement dans un immeuble insalubre, Véronique Avril, candidate REM aux élections législatives à Saint-Denis, s'est défendue mercredi auprès de l'AFP d'être "un marchand de sommeil" tout en admettant "avoir fait une erreur".

Cette chargée de mission à la Ville de Paris, novice en politique, a déclaré "envisager des poursuites" contre Mediapart. Elle estime avoir été "traînée dans la boue" dans un article publié lundi sous le titre: "A Saint-Denis, la candidate REM a agi en propriétaire voyou."

Elle a indiqué "poursuivre sa campagne" dans l'attente de la décision du comité d'éthique de La République en marche (REM), qui doit intervenir dans les prochains jours.

Mediapart met en cause cette ancienne membre du Conseil d'administration de Médecins sans frontières, affirmant qu'elle aurait acheté en 2011 un appartement de 23 m² dans le centre de Saint-Denis, "alors que l'immeuble insalubre était déjà classé depuis des années en état de péril imminent". Elle aurait loué son bien "à une famille de cinq personnes", pour "650 euros (charges comprises)" par mois, "très au-dessus des tarifs pratiqués dans la ville".

En réponse, Véronique Avril a expliqué à l'AFP avoir acquis avec son frère ce logement pour la somme de 47.000 euros. "Notre projet était de le refaire à neuf et de le louer pour avoir un complément de revenu à la retraite. Nous avons investi 20.000 euros dans les travaux", affirme-t-elle.

Comme de nombreux édifices du centre-ville, "l'immeuble était en très mauvais état, c'est vrai, mais il devait être retapé, des travaux étaient programmés. L'erreur que j'ai faite, c'est de croire le syndic qui m'avait affirmé que l'arrêté de péril imminent allait être levé", a-t-elle poursuivi.

En 2013, son notaire lui apprend que l'arrêté est toujours en cours et qu'elle n'a donc pas le droit de louer, relate-t-elle. "J'ai immédiatement demandé à l'agence immobilière de proposer un relogement au locataire, j'étais prête à payer pour qu'il parte mais il a toujours refusé. A partir de cette date, je n'ai plus encaissé de loyer."

Finalement classé en "insalubrité totale", l'immeuble a été évacué début 2017 et "le locataire relogé par la mairie à nos frais", a ajouté la candidate.

Le loyer? "Il a été fixé en fonction des prix du marché". La sur-occupation? "Nous avons signé le bail avec une personne, qui a ensuite fait venir sa famille", répond-elle.

"Je n'ai jamais été poursuivie. Je ne voyais pas pourquoi ne pas être candidate", a-t-elle conclu.

Dans un communiqué, la mairie PCF de Saint-Denis a indiqué que, "au vu des risques graves et imminents pour la sécurité des personnes", six arrêtés de péril imminent avaient été pris concernant cet immeuble "entre 2008 et 2016".

Malgré le "diagnostic alarmant" de l'architecte mandaté pour établir la liste des travaux d’urgence, "aucuns travaux n'ont été votés par les copropriétaires, qui ont été alertés par de nombreux courriers d’information et par la notification des arrêtés pris par le maire depuis 2008", affirme la municipalité.

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