Le FN à nouveau épinglé pour des propos extrêmes de candidats aux législatives

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Par AFP
Publié le 06 juin 2017 - 18:34
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Le logo du Front National sur l'écran d'une tablette le 13 octobre 2016 à Paris
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© LIONEL BONAVENTURE / AFP
Le Front national a dû mardi une nouvelle fois justifier de la présence dans ses rangs de candidats aux législatives ayant tenu des propos anti-islam, racistes, homophobes ou antis
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Le Front national a dû mardi une nouvelle fois justifier de la présence dans ses rangs de candidats aux législatives ayant tenu des propos anti-islam, racistes, homophobes ou antisémites, après une enquête du site Buzzfeed dévoilant des dizaines de cas.

"+Lobby juif+, +Banania+, +connards de Français+: on a scruté les comptes Facebook et Twitter des 573 candidats FN" écrit le site d'information mardi matin en titre d'un article détaillant, captures d'écran à l'appui, un "tour de France du FN dédiabolisé de Marine Le Pen".

Parmi la centaine de candidats recensés, plusieurs avaient déjà été épinglés par la presse quotidienne régionale, l'hebdomadaire Marianne tout récemment ou lors de précédents scrutins.

De nombreux cas relevés par Buzzfeed sont toutefois nouveaux, souvent focalisés sur l'islam, comme Christophe Versini (15e circonscription de Paris) pour qui "l'ennemi, c'est l'islam. Nous sommes en guerre contre l'islam", Liliane Pradier (2e Hauts-de-Seine) qui y voit une "religion de haine et de meurtre" ou Claudie Cheyroux (1e Pyrénées-Atlantiques) partageant un dessin sur les "richesses que l'islam nous a apportées: pédophilie, viol, décapitation, brûler les vivants, mutilations sexuelles".

Il y a aussi des publications homophobes, comme Joseph Damour (2e Pyrénées-Atlantiques), rediffusant un tweet qualifiant de "pédale" Pierre Bergé, copropriétaire du Monde ; antisémites, avec Grégory Stich (2e Haut-Rhin) qui a tweeté en juillet 2014 un visuel évoquant l'existence d'un supposé "lobby juif"...

Après la défaite de Marine Le Pen à la présidentielle, Christelle de L'Epinois (3e Aude) s'en prend elle aux Français, "ces gros connards qui veulent des portes blindées et alarmes au domicile mais pas de frontières à leur pays".

Libération a par ailleurs relevé vendredi le cas de Serge Hadon (4e Gironde) qui partage un article titré "L'islamophobie est un droit, combattre l'islam est un devoir" ou celui de Jean-Yves Narquin (3e Loir-et-Cher), tweetant "Mémé, il va être temps de se calmer et d'arrêter de jouer à la gamine", en commentaire d'une photo de Brigitte Macron légendée "Brigitte Macron au G7... classe cuisses au vent".

- "Un certain nombre de vérités" -

L'histoire se répète pour le FN, qui promet à chaque scrutin un travail toujours plus poussé de sélection de ses candidats... dont un certain nombre se retrouvent au final épinglés par la presse.

Seize exclusions avaient ainsi été prononcées à l'issue des départementales de 2015.

Pour ces législatives, la commission d'investiture du parti avait pré-investi les candidats "choisis sur dossier", voire via un "jury", candidats qui avaient ensuite suivi une "période d'essai" pendant l'automne avant une investiture définitive.

Par rapport au "remplissage" de 2012, selon le mot d'un dirigeant, le FN souhaitait passer en 2017 au "qualitatif", à savoir présenter des candidats non seulement "partout" mais qui en plus soient "excellents", affirmait Jean-Lin Lacapelle, responsable de la commission d'investiture.

Le FN a d'ailleurs récemment, par la voix de l'un de ses porte-paroles de campagne Sébastien Chenu, retourné l'accusation d'imprépration, s'en prenant aux "pratiques" des "donneurs de leçons" de "La République en marche" (REM), le parti du président d'Emmanuel Macron, en épinglant le profil de certains candidats.

Depuis début 2017, le FN a pourtant déjà désinvesti au moins deux candidats, en Côtes-d'Armor et en Loire-Atlantique, pour des propos comparables.

Mardi matin, Nicolas Bay a affirmé sur franceinfo qu'"on ne peut pas sortir de leur contexte tel ou tel propos. Il faut voir ce qui a été dit exactement ou ce qui a été relayé."

"Nos candidats, ils respectent la loi, ils disent un certain nombre de vérités que les Français veulent entendre et que nous sommes peut-être les seuls à dire. C'est pas des propos racistes", a ajouté le patron de l'administration du parti.

David Rachline, qui était directeur de la campagne présidentielle de Marine Le Pen, a jugé que ce travail "n'était manifestement pas honnête".

"Quand il y a des choses qui sont graves, les personnes sont exclues de notre mouvement. Il n'y a pas de place pour l'ambiguïté", a insisté le sénateur-maire FN de Fréjus (Var).

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