Le MoDem inquiété par la découverte de contrats de travail troublants
Le MoDem fait face à une enquête concernant de possibles emplois fictifs de ses salariés au Parlement européen. Depuis vendredi 9, le parquet de Paris a même ouvert une enquête après le témoignage d'un ancien collaborateur. Il avait expliqué qu'entre décembre 2010 et novembre 2011, il avait officiellement été payé en partie par l'institution européenne en tant que collaborateur de Jean-Luc Bennahmias. Pourtant, il a affirmé qu'il n'avait jamais travaillé pour l'eurodéputé mais uniquement pour le siège du parti.
Des accusations d'emplois fictifs qui ébranlent le parti centriste mais qui sont cependant réfutées par les cadres, François Bayrou en tête. Mais ce vendredi 16, des journalistes de Radio France ont publié le contenu de contrats de travail d'une "dizaine de permanents du parti centriste (qui avaient), à un moment donné, été rémunérés comme assistants parlementaires européens".
Huit d'entre eux ont été jugés suspects. Tous avaient d'abord été embauchés par le MoDem puis, détachés auprès d'un eurodéputé. Leur salaire était alors en partie pris en charge par le Parlement européen (entre 20 et 80% selon les cas). Dans le contrat de ces salariés, il était aussi stipulé qu'à la fin du mandat dudit eurodéputé, le collaborateur repasserait à temps plein au MoDem.
Par exemple la standardiste du parti, Sophie B., est nommée assistante parlementaire de Nathalie Griesbeck en 2009. En tant que "collaboratrice locale", l'ancienne standardiste aurait donc dû travailler dans la circonscription de son eurodéputée, le Grand Est. Pourtant, Sophie B. restera en poste à Paris, au siège du parti, tandis que l'institution européenne prendra en charge 60% de son salaire.
Si Sophie B. a réintégré le MoDem à plein temps depuis 2014, il y a sept autres contrats de travail similaires qui ont été dévoilés par les journalistes de Radio France. Le parti, allié du mouvement En Marche, affirme toujours pour sa défense qu'il détient des preuves du travail effectif des ces attachés parlementaires. Quelques documents ont été vérifiés par les responsable de l'enquête journalistique, mais "rien de ce qui nous (les journalistes) a été présenté jusqu'ici ne démontre que certains assistants aient pu consacrer jusqu'à 80% de leur temps au Parlement européen".
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