Le préfet Laurent Nunez devrait diriger la DGSI, l'ambassadeur Bernard Emié pressenti pour la DGSE

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Par AFP
Publié le 07 juin 2017 - 13:01
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Le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Laurent Nunez, à Aix-en-Provence le 8 janvier 2016
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© BERTRAND LANGLOIS / AFP/Archives
Le préfet de police des Bouches-du-Rhône, Laurent Nunez, à Aix-en-Provence le 8 janvier 2016
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Création d'un "centre national du contre-terrorisme", nominations à la tête des deux grands services de renseignement, nouvelle loi présentée le 21 juin pour prendre le relais de l'état d'urgence: l'Elysée a levé le voile mercredi sur la nouvelle impulsion qu'Emmanuel Macron entend donner à la stratégie antiterroriste.

Promesse de campagne du candidat Macron, l'Elysée a dissipé le brouillard entourant la fameuse "task force" directement rattachée au président de la République et destinée à améliorer la coordination entre les services de renseignement. Une annonce qui intervient au lendemain d'une attaque au marteau contre un policier par un homme se réclamant de l'organisation Etat islamique (EI), sur le parvis de Notre-Dame en plein coeur de Paris.

Le conseil de défense hebdomadaire a validé la création d'un "centre national du contre-terrorisme" (CNCT), qui sera dirigé par Pierre de Bousquet de Florian, ex-numéro 1 de la DST sous Jacques Chirac (2002-2007).

Le CNCT sera placé au sein de la Coordination nationale du renseignement, structure déjà existante qui sera également dirigée par M. Bousquet de Florian. Constitué au départ d'une équipe d'une vingtaine de personnes, surtout d'analystes, le CNCT sera chargé du "pilotage stratégique des services de renseignement" pour notamment s'assurer de leur bonne coordination, mais "en aucun cas de leur direction opérationnelle", a précisé l'Elysée.

Il devra aussi "proposer au président des plans d'action concertés sur l'action des services de renseignement" et "rendra compte chaque semaine au conseil de défense, où s'élabore la stratégie de lutte contre le terrorisme".

L'objectif est de "décloisonner" les différents services de renseignement mais "pas de créer un nouvelle couche" de décision, a souligné l'Elysée. Une façon de désamorcer les critiques visant une "task force" assimilée à une potentielle nouvelle strate bureaucratique par certains acteurs et observateurs du monde du renseignement.

- 'Priorité pour les prochaines années' -

Prenant la succession d'un François Hollande dont le mandat a été marqué par une vague d'attentats jihadistes sans précédent, faisant 239 morts depuis janvier 2015, M. Macron a promis de faire de la lutte contre le jihadisme une "priorité pour les prochaines années", sans pour autant bousculer des structures qui, depuis 2008, ont déjà connu une multitude de réformes.

L'Elysée a également dévoilé les noms des hommes qui devraient prendre la tête des deux grands services de renseignement: Laurent Nuñez, actuel préfet de police des Bouches-du-Rhône, doit diriger la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure) et Bernard Emié, ambassadeur à Alger, prendre la Direction générale des services extérieurs (DGSE). Ils auront la lourde tâche de succéder à deux patrons emblématiques du monde du renseignement, Patrick Calvar et Bernard Bajolet.

M. Nuñez, né en 1964, énarque, est préfet de police des Bouches-du-Rhône depuis 2015. Bernard Emié, énarque né en 1958, en poste à Alger depuis 2014, a notamment été conseiller technique et diplomatique de Jacques Chirac à l'Elysée de 1995 à 1998.

Ils doivent être officiellement nommés le 21 juin, en même temps que M. Bousquet de Florian.

Le même jour sera présenté en conseil des ministres un nouveau projet de loi antiterroriste qui prendra le relais de l'état d'urgence qui doit être prolongé jusqu'au 1er novembre, si le prochain Parlement élu donne son feu vert.

Mis en place depuis les attentats du 13 novembre 2015, ce régime d'exception, très critiqué par les défenseurs des libertés publiques, était censé prendre fin mi-juillet et a déjà été prolongé à cinq reprises.

Le gouvernement a d'ores et déjà annoncé que la future loi antiterroriste doit pérenniser certaines mesures exceptionnelles de l'état d'urgence, qui demeureront donc en place même une fois l'état d'urgence levé.

Selon le journal Le Monde, "assignations à résidence, perquisitions administratives, fermeture de lieux de culte, zones de protection et de sécurité (...) devraient se retrouver dans le droit commun avec quelques modifications marginales".

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