Loi Travail : pour Berger, il serait "inacceptable" de céder sur les accords d'entreprise
Le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a prévenu ce jeudi 23 qu'il serait "inacceptable" que le gouvernement cède aux anti-loi Travail sur la primauté des accords d'entreprise, son syndicat ayant par ailleurs fait de nouvelles "propositions d'amélioration" du texte au parlement. Interrogé sur LCI, le secrétaire général de la CFDT a qualifié d'"incompréhensible" "ce qu'il s'est passé hier (mercredi) sur la manifestation" prévue jeudi, finalement autorisée, après avoir été interdite dans un premier temps. "Si cela devait entraîner le fait que sur le contenu du texte, on fasse un petit bidouillage pour essayer d'éteindre le feu ici ou là, ce serait totalement inacceptable pour la CFDT", a déclaré M. Berger.
Revenir sur "la prérogative accordée aux accords d'entreprise" par rapport aux accords de branche, comme le réclament les syndicats contestataires, la CGT en tête, "serait totalement incohérent avec ce qui est fait depuis quatre mois", a-t-il estimé. "Il faut que cela aille au bout. Si le gouvernement, et je ne crois pas qu'il le fera, revenait sur la négociation d'entreprise et revenait sur le compte personnel d'activité, il ferait une profonde erreur et la CFDT serait en face".
Le syndicaliste, qui se prononce toutefois pour un enrichissement de la loi de la ministre du Travail Myriam El Khomri, a indiqué que la CFDT avait remis mercredi 22 "de nouveau des propositions au rapporteur à l'Assemblée nationale, M. Sirugue, (...) d'amélioration du texte". La CFDT souhaite ainsi, via "l'article 13", "préciser" le rôle de la branche, "redire les thèmes sur lesquels elle peut aller", "ce qu'est l'ordre public professionnel, l'ordre social professionnel" dans les évolutions de branche. Les opposants au texte, en cours d'examen au Sénat, sont de nouveau appelés à battre le pavé ce jeudi. La veille, le climat s'est tendu avec l'interdiction du défilé, une première depuis 1962, avant une volte-face du ministère de l'Intérieur.
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