Macron et Le Pen poursuivent leur mano a mano

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Par AFP
Publié le 27 avril 2017 - 14:21
Mis à jour le 28 avril 2017 - 12:50
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Des affiches électorales des finalistes de la présidentielle, le 26 avril 2017 à Gonesse près de Par
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© Lionel BONAVENTURE / AFP
Des affiches électorales des finalistes de la présidentielle, le 26 avril 2017 à Gonesse près de Paris
© Lionel BONAVENTURE / AFP

Protectionnisme contre Europe qui "protège"; "identité" française contre "réconciliation" des Français: en déplacement respectivement dans le Sud-est et en banlieue parisienne, Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont poursuivi jeudi leur affrontement à distance, à dix jours du second tour de la présidentielle.

La candidate Front national a tenu dans la soirée son premier grand meeting de l'entre-deux-tours à Nice, où elle s'est posée en "David contre Goliath".

Alors qu'une partie des militants frontistes ont scandé des insultes ("Macron, Macron, on t'encule !") avant qu'elle n'arrive prononcer son discours, elle y a affirmé qu'elle voulait "dompter" la mondialisation, "sans angélisme".

Selon la candidate, qui a repris à son compte le "dégagisme" cher à Jean-Luc Mélenchon, son rival d'En Marche! "propose une logique fratricide, une concurrence généralisée entre nous et entre les entreprises".

M. Macron était lui l'invité jeudi soir de l'émission "Elysée 2017" sur TF1 et LCI. "J'ai besoin de votre adhésion", a-t-il dit en insistant sur la défense de son projet.

"Je n'ai jamais dit aux gens qu'ils étaient de la chair à canon et qu'ils étaient là pour ajuster", s'est-il défendu face aux accusations de sa rivale.

Dans un sondage Harris Interactive publié jeudi, avec un tassement depuis dimanche, Le candidat d'En Marche! est crédité de 61% des intentions de vote contre 39% à la candidate du Front national.

Marine Le Pen avait démarré sa journée à l'aube par une sortie de quatre heures en mer à bord d'un chalutier appartenant à un candidat FN aux élections régionales de 2015, baptisé "Grâce de Dieu II".

Elle a été accueillie au port du Grau-du-Roi (Gard) par une centaine de sympathisants scandant "Marine présidente!".

L'occasion pour cette petite-fille de marin-pêcheur de dénoncer la "politique de casse sociale par ordonnances" que prévoit, selon elle, de mettre en oeuvre le candidat d'En Marche!, et de donner un coup de patte au secrétaire général du PCF Pierre Laurent, accusé de donner "un blanc-seing à M. Macron pour mettre en place une politique de ravage social".

La candidate du Front national a aussi rappelé qu'elle "défend(ait) une grande politique de la mer depuis longtemps", cherchant peut-être à séduire les électeurs de Jean-Luc Mélenchon dont c'était une thématique de prédilection.

"Madame Le Pen se promène à la pêche. Bonne promenade. La sortie de l'Europe qu'elle propose c'est la fin de la pêche française. Pensez-y", a ironisé son adversaire Emmanuel Macron sur son compte Twitter.

Dans une interview à La Voix du Nord, M. Macron s'est érigé en défenseur d'une "autre Europe, une Europe qui protège".

Au lendemain de son passage mouvementé sur le site de l'usine Whirlpool d'Amiens, qui doit être délocalisée en Pologne, M. Macron s'en est pris notamment à la Pologne, demandant que des "sanctions" soient prises "sur les sujets des droits et des valeurs de l'Union européenne".

- 'Jeune trader' -

Dans l'après-midi, M. Macron s'est rendu à Sarcelles (Val-d'Oise), où il a été chaleureusement accueilli par les habitants, dont de nombreux jeunes. "Madame Le Pen, elle, ne peut pas venir dans un quartier comme celui-ci", a-t-il lancé, l'accusant de vouloir "casser (la France) en deux".

"Aujourd'hui, il y a deux projets face à face: le projet de Marine Le Pen qui est celui d'une France refermée, fracturée, qui est celui de la trahison de la France. Et de l'autre côté, vous avez le projet que je porte, qui est le projet républicain, patriotique, qui vise avec toutes les difficultés que cela comporte, que je mesure pleinement, à réconcilier ces France", a-t-il poursuivi.

Répondant par avance, Marine Le Pen avait défendu dans une interview à Nice-Matin jeudi matin sa vision d'une France "sereine, apaisée", "fruit d'une sagesse millénaire".

"Emmanuel Macron a la froideur des grandes entreprises qui licencient sans états d'âme", a accusé Mme le Pen, pour qui "cette présidentielle est une forme de référendum, pour ou contre la France".

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