Manifestation parisienne interdite puis autorisée : la presse étrille le gouvernement
La volte-face gouvernementale au sujet de la manifestation parisienne contre la loi Travail, finalement autorisée après avoir été dans un premier temps interdite, est jugée sévèrement par la presse de ce jeudi 23. La "Valls-hésitation" fait les gorges chaudes des éditorialistes. "Avec ce gouvernement, la vérité du matin n’est pas forcément celle de l’après-midi et on en a eu encore hier la démonstration", constate Hervé Favre dans La Voix du Nord.
"Comment Valls a perdu la face", titre sans détour Le Parisien/Aujourd'hui en France, selon lequel "les syndicats font plier Matignon". "Après avoir tenté d'interdire la manifestation à Paris, le gouvernement a dû faire volte-face (...) un cafouillage qui laissera des traces", assure le quotidien. "Décidément, le gouvernement est mal embarqué dans cette affaire", ne peut que constater Le Monde, dont l'édition de jeudi a été bouclée avant le revirement gouvernemental.
Dans Le Figaro, Paul-Henri du Limbert ironise: "il faut toujours s’inquiéter lorsque François Hollande fait preuve d’autorité: la plupart du temps, cela prépare un aveu de faiblesse". Alain Dusart, de L'Est républicain, se désole devant ce "pathétique big bazar" dans lequel "François Hollande est en train de transformer la conduite des affaires du pays en tragi-comédie à rire jaune, entre Tartuffe et les Fourberies de Scapin".
"Reste donc à savoir si la volte-face n’a été qu’un couac de plus ou si elle est révélatrice de divergences profondes au sommet de l’État", s'interroge Laurent Bodin dans L'Alsace. Pour Pascal Coquis, des Dernières Nouvelles d'Alsace, "il y a quelque chose de fascinant dans l’application et la constance que met ce gouvernement à s’esquinter dès qu’il en a l’occasion. À ce stade-là, c’est quasiment du masochisme".
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