"On me laisse crever" : Bernard Tapie accuse Le Maire d''acharnement"
Affaibli par un double cancer de l'œsophage et de l'estomac, Bernard Tapie n'en reste pas moins combatif, voire offensif dans une longue interview accordé à Nice-Matin, l'ancien patron d'Adidas revient longuement sur la maladie qui le touche et sur "l'acharnement" judiciaire et administratif dont il serait victime concernant ses affaires judiciaires liées au remboursement de l’arbitrage invalidé avec le Crédit Lyonnais.
Première cible de sa colère, Bruno Le Maire "Le ministre des Finances est très au courant de la situation dans laquelle je suis et est parfaitement lucide quant aux conséquences que cela a sur ma maladie. Or il ne me lâche pas! Il ne me lâche pas un jour!", explique-t-il au quotidien. Et d'ajouter: " Il a laissé le CDR(le Consortium de réalisation, l'entité chargée de gérer le passif du Crédit lyonnais et dont l'Etat français est l'unique actionnaire, NDLR) tenter de me mettre en liquidation des biens alors que ça n'était pas recevable. Il a laissé insulter le tribunal qui avait refusé ma liquidation. C’est la vérité. On me laisse crever en accélérant des processus illégaux contre moi".
Voir - Arbitrage invalidé: Tapie devra-t-il rembourser plus vite que prévu?
Et l'ancien patron de l'Olympique de Marseille de pointer du doigt la supposée passivité d'Emmanuel Macron et Édouard Philippe: "Je ne peux pas croire que le Premier ministre, que le président de la République puissent laisser faire une chose pareille".
Celui qui a également été ministre de François Mitterrand ne se laisse toutefois pas abattre et affirme continuer à lutter contre la maladie qui le ronge: "même si j’ai plein de raisons de ne pas y croire, j’y crois quand même. Ce n’est pas de la méthode Coué, ce n’est pas vraiment mon genre. Je crois à Dieu, mais pas au père Noël".
Lire aussi - Tapie: un plan de remboursement invalidé, mais sans liquidation judiciaire
En 1992, Bernard Tapie avait mandaté le Crédit Lyonnais pour revendre la marque Adidas. La banque s'était porté acquéreuse d'une partie, avant de la revendre rapidement pour un prix bien supérieur. Une transaction qui avait conduit l'homme d'affaires à attaquer la banque, entre-temps placée sous la tutelle d'une structure publique.
Finalement, en 2008, Christine Lagarde (à l'époque, ministre des Finances) avait préconisé de régler l'affaire par l'intermédiaire d'un tribunal arbitral privé. Un arbitrage lors duquel Bernard Tapie avait perçu plus de 400 millions d'euros. Mais en décembre 2015, la justice a annulé cet arbitrage conduisant l'homme d'affaires à devoir rembourser la somme perçue.
En mai dernier, la cour de cassation, la plus haute de la juridiction française, a confirmé cette décision.
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