"PenelopeGate" : l'avocat de François Fillon a remis "des pièces" au parquet financier

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 26 janvier 2017 - 20:23
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François Fillon.
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François Fillon avait fait de sa probité un argument de campagne lors de la primaire de la droite.
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L'avocat de François Fillon a remis à la justice "des pièces" devant attester que l'emploi de collaboratrice parlementaire de Penelope Fillon n'était pas fictif. Le candidat, qui faisait de sa probité un argument de campagne lors de la primaire, est ébranlé par les révélations du "Canard enchaîné".

François Fillon, dans la tourmente après les soupçons d'emplois fictifs visant sa femme Penelope, a contre-attaqué jeudi 26 en remettant "des pièces" au parquet financier, qui a ouvert une enquête pour "détournement de fonds publics" et "abus de biens sociaux".

L'heure est à la contre-offensive dans le camp Fillon: comme annoncé dans la matinée par un de ses proches, Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR, l'avocat de M. Fillon, Me Antonin Levy, a remis des documents jeudi en début d'après-midi au pôle financier à Paris. Ils sont censés attester de la réalité du travail fourni par Mme Fillon.

"J'ai eu une rencontre avec les magistrats du parquet national financier et j'en ai profité pour leur remettre des documents", a confirmé à l'AFP Me Antonin Levy quelques minutes après sa sortie. "Nous sommes convenus de nous reparler aussi souvent que cela sera nécessaire", a ajouté l'avocat, précisant qu'il se refusait à tout autre commentaire avant l'intervention jeudi soir de François Fillon au 20 heures de TF1.

Après l'annonce de l'ouverture d'une enquête préliminaire mercredi, l'ancien Premier ministre avait déjà promis qu'il ferait tout pour "faire taire les calomnies".

A trois mois de la présidentielle, cette affaire est embarrassante pour le candidat, qui peinait déjà, depuis sa large victoire fin novembre à la primaire de la droite, à trouver le ton de sa campagne.

A droite, les porte-parole du candidat semblent à la peine pour défendre leur champion. Depuis mercredi, dans les couloirs de l'Assemblée, c'est la surprise chez les collaborateurs, où la plupart semblaient ignorer que Penelope Fillon ait pu être la collaboratrice de son époux.

Une proche de François Fillon, la député LR Valérie Boyer, a ainsi un peu cafouillé mercredi lors d'une émission télévisée pour défendre son candidat. Expliquant qu'il lui était arrivé "d'embaucher" et "rémunérer" un de ses fils comme collaborateur, elle a ajouté maladroitement: "Oui. Mais pour des activités réalisées".

Vice-président de LR, le sarkozyste Laurent Wauquiez, peu avare de critiques contre M. Fillon ces dernières semaines, s’est dit "très confiant sur le fait qu’il apportera les réponses" aux questions qui se posent.

De son propre aveu, encore à l'automne dernier pendant la campagne de la primaire de la droite, Mme Fillon revendiquait sa discrétion et être en retrait des activités de son mari.

Personne ne l'a jamais vue à l'Assemblée hormis l'ex-président, Bernard Accoyer, devenu secrétaire général de LR.

Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, juge que François Fillon est "un homme intègre et droit" mais, comme beaucoup, elle "ne savait pas" que Penelope travaillait pour le compte de son mari, dont elle a pourtant fait partie du proche entourage depuis 2012.

"La question est de savoir si c'est un emploi fictif ou pas. A lui de donner des explications (…) Si elle ne travaillait pas et était payée, c'est un problème, sinon c'est un épiphénomène", résume un député.

D'autant que François Fillon a fait de sa probité, face à Nicolas Sarkozy notamment mais aussi à Alain Juppé qui a été condamné par le passé dans un affaire d'emploi fictif, un axe de campagne. Sa phrase "Qui imagine le Général de Gaulle mis en examen?", lui revient désormais comme un boomerang.

Son entourage insiste: "Ca fait plus de 30 ans qu'il est dans la vie politique, sans aucune affaire, et comme par hasard, à trois mois des présidentielles, quelques jours avant son discours fondateur, dimanche prochain, à La Villette, cette affaire lui tombe dessus", a accusé M. Retailleau.

L'enquête préliminaire porte aussi sur la réalité d'un emploi rémunéré pendant un an et demi à la Revue des Deux Mondes pour 5.000 euros bruts par mois.

A gauche, à trois jours du second tour de la primaire initiée par le PS, Manuel Valls a réclamé "des explications particulièrement claires et rapides" du candidat de la droite. Il est tombé d'accord avec Benoît Hamon lors de leur duel télévisé pour interdire l'embauche de proches par des parlementaires.

 

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