"Personnes stupides" et Air France : Royal recadre Macron
"Il faut éviter les mots qui blessent". C'est par ces mots que la ministre de l'Environnement Ségolène Royal a réagit, vendredi 9 sur i>Télé, aux propos d'Emmanuel Macron. Le ministre de l'Economie avait estimé, dans un entretien à CNN diffusé jeudi 8, que les violences commises en marge du Comité central d'entreprise (CCE) d'Air France, au cours desquelles un DRH a notamment eu la chemise arrachée, étaient le fait de "personnes stupides".
"Je ne veux pas critiquer un ministre. Et en même temps, il faut que les choses soient faites sérieusement, en sécurisant les salariés (...). Chercher à opposer les salariés les uns aux autres, ça n'a jamais marché", a ainsi estimé Ségolène Royal vendredi.
Une allusion à peine voilée à Emmanuel Macron qui devient un recadrage très net lorsqu'elle a invité son collègue de l'Economie à "éviter maintenant tous les mots qui blessent et ne servent pas la reconstruction d'une solution" après que celui-ci ait qualifié de "stupides" les auteurs des débordements de lundi 5.
Puis d'en appeler à la reprise du dialogue entre les syndicats et la direction d'Air France afin de ne pas "
rester dans une situation de blocage ". "Si le dialogue est difficile à renouer compte tenu de ce qui s'est passé, les dirigeants de l'entreprise et les organisations syndicales peuvent très bien se mettre d'accord sur le nom d'un médiateur qui réunirait un accord de toutes les parties prenantes et qui pourrait contribuer à renouer le fil du dialogue", a-t-elle ainsi déclaré."On parle de quelques personnes isolées, extrêmement violentes, qui ont décidé de faire ça après l'annonce d'un important plan de restructuration", a estimé Emmanuel Macron sur CNN. "Le gouvernement a soutenu la direction, et tous les syndicats, au fond, ont condamné ces actes. Donc je souhaite être clair: il ne s'agit pas de la France, il s'agit de personnes stupides, et qui seront condamnées pour cela". Une position de fermeté qui, au-delà de l'emploi d'un terme polémique, rejoint celles déjà affichées par François Hollande et Manuel Valls cette semaine.
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