Primaire de la droite : comment Nicolas Sarkozy veut faire des économies sur l'indemnité chômage
Depuis l'annonce de sa candidature à l'élection présidentielle de 2017, Nicolas Sarkozy martèle sa principale proposition en matière économique: réduire les dépenses publiques. Pour y parvenir, le candidat à la primaire de la droite compte sur plusieurs réformes choc, parmi lesquelles figure la dégressivté progressive des indemnités chômage.
"Je propose la dégressivité des allocations chômage. Chaque personne qui refusera deux emplois ou deux formations se verra retirer ses allocations", a-t-il ainsi prévenu dans son livre-programme Tout pour la France. L'ancien chef de l'Etat entend inciter les chômeurs à reprendre un emploi en instaurant une réduction de 20% de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) au bout de 12 mois et de 20% supplémentaire au bout de dix-huit. La durée maximale resterait, elle, de deux ans. Cette réforme devrait permettre une économie de quatre milliards d'euros, a affirmé Nicolas Sarkozy dans une interview au Figaro.
Concrètement, la mesure peut avoir un impact fort sur les indemnités d'un chômeur. Pour une personne qui aurait travaillé, et donc cotisé, deux ans avant de perdre son emploi et bénéficierait de 1.100 euros de chômage (la moyenne nationale, une indemnité qui correspond à un salaire avant fin de contrat d'environ 1.500 euros net par mois), la perte cumulée pourrait ainsi atteindre près de 35%. De 1.100 euros par mois, l'allocataire pourrait ainsi passer à 880, puis 704 euros. A noter que ce dernier montant est inférieur au seuil de pauvreté, fixé à 840 euros par mois par l'Insee pour 2014, même en appliquant le calcul le plus stricte (deux formules existent).
De la même manière, un demandeur d'emploi qui touche une ARE de 1.300 euros (pour un salaire avant licenciement d'un peu plus de 1.900 euros net par mois) se verrait retrancher 260 euros au bout de 12 mois s'il n'a pas trouvé un nouvel emploi ou accepté une formation. Rebelote six mois plus tard si sa situation n'a pas évolué. Il ne toucherait alors plus que 832 euros. Là encore un montant inférieur au seuil de pauvreté.
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