Primaire de la droite : contre "l'immigration incontrôlée", Juppé veut des quotas annuels
Avec la crise migratoire provoquée par la guerre en Syrie, la question des réfugiés et migrants, légaux ou non, est revenue au premier plan en France, depuis de nombreux mois. Logique qu'Alain Juppé, favori des sondages pour la primaire de la droite et se rêvant déjà à l'Elysée, et qui aurait donc à trouver une solution, s'empare du sujet. Sa solution: faire voter des "plafonds d'immigration " annuels aux parlementaires, notamment.
"Toute nation a le droit, pour ne pas dire le devoir, de décider qui peut, ou non, entrer sur son territoire", explique-t-il dans un de ses livrets programmatiques intitulé "Pour un Etat fort" . Il est ici question des flux d'arrivants légaux, que ce soit par l'obtention d'un titre de séjour, de travail, pour leurs études ou bénéficiant du regroupement familial.
Partant du nombre de 220.000 personnes concernées au total en 2014, Alain Juppé n'avance pas "d'objectif", si l'on peut dire, qu'il souhaiterait mettre en place s'il accédait au pouvoir. Il propose par contre de fixer strictement la répartition entre différents types d'immigration légale, tout en conservant le regroupement familial, mais sous condition de revenu. Surtout, il s'engage à mettre en place un système "par points", qui doit "permette de déterminer le profil des étrangers dont nos universités, ou notre économie, ont besoin".
En ce qui concerne l'immigration illégale, Alain Juppé propose trois mesures principales. La première serait donc de conditionner le regroupement familial à la faculté de "la personne qui souhaite faire venir sa famille (de pouvoir) justifier d'un revenu du travail", a-t-il déclaré au Figaro en août dans la foulée d'un Nicolas Sarkozy le remettant lui aussi en cause. Dans le même temps l'ancien Premier ministre promet de réduire les délais d'examen des dossiers de demande d'asile au nom de la "tradition d’accueil des réfugiés politique et de guerre" (mais "tout en luttant contre le détournement économique du droit d’asile"). Alliée à l'augmentation "massive" des budgets de organes examinant ces dossiers (OFPRA et CNDA), cette proposition semble synonyme de l'augmentation ("massive" elle aussi?) des expulsions.
Enfin, le maire de Bordeaux souhaite limiter le droit du sol. Concrètement, cela se traduirait par le fait de "conditionner l’acquisition de la nationalité française pour les enfants nés en France (droit du sol) à la régularité du séjour d’au moins un des deux parents au moment de la naissance", écrit-il dans son programme. Soit une méthode qui reste ancré dans la tradition de la droite française. Et qui pourrait être un frein à la conquête des voix de gauche.
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