Primaire de la droite : des proches de Juppé redoutent son élimination dès le premier tour
Après les surprises Trump et Brexit, que les sondeurs n'avaient pas anticipées, Alain Juppé sera-t-il la nouvelle victime de la courte-vue, réelle ou supposée, des analystes, dès le premier tour de la primaire de la droite? Largement favori des enquêtes d'opinion depuis des mois, malgré un resserrement somme toute logique dans la dernière ligne droite, le maire de Bordeaux, "meilleur d'entre nous" selon Chirac, pourrait de nouveau voir la victoire maintes fois promise lui échapper. C'est du moins ce qui commence à se susurrer dans son entourage.
Ce sont d'abord certains proches d'Alain Juppé qui commencent à douter et craignent en petit comité que leur champion ne se fasse coiffer au poteau par Nicolas Sarkozy -dont la qualification était et reste attendue-, et surtout François Fillon.
Les sondages, toujours eux, sont aussi passés par là avec la remontée du député de Paris, qui gagne entre 8 et même jusqu'à 10 points en termes d'intentions de vote au premier tour de la primaire pour se hisser aux alentours de 20%. Et si l'écart avec Alain Juppé reste conséquent, le maire de Bordeaux étant donné à 36% environ, la tendance est clairement en faveur de François Fillon, qui doublerait sont score en moins d'une semaine. Le tout en se servant directement dans le réservoir d'électeurs juppéistes, et sans tenir compte des marges d'erreur, importantes, des enquêtes...
Les attaques du clan Sarkozy contre Juppé "le mou", ce "tiède" trop proche d'un centre compromis avec la gauche qu'incarnerait François Bayrou, auraient-elles porté leurs fruits? Peut-être aussi que le "sérieux" incarné par Fillon, dont le programme est résolument de droite, pourrait être déterminant pour convaincre l'électorat LR. Probablement une conjonction de ces deux facteurs. De son côté, le député de Paris y croit: "ma conviction depuis le début, c'est que je serai au second tour de la primaire", a-t-il ainsi rappelé récemment.
Reste que la disqualification d'Alain Juppé dès le premier tour de la primaire de la droite serait un mini-séisme. Un temps (lointain...) pressenti pour dérouler une carrière devant le mener jusqu'à l'Elysée puis chassé, condamné, et exilé au Canada, Alain Juppé a réussi son retour et pensait tenir sa revanche. La constitution de son équipe pour "le jour d'après" une élection qu'il pensait acquise était par exemple presque bouclée. Un peu comme pour une certaine ex-favorite défaite outre-Atlantique quand tous annonçaient encore sa victoire...
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.