Radicalisés autorisés à détenir des armes : Gérard Collomb veut "traiter le problème"
Après l'attentat manqué d'Adam Djaziri sur les Champs-Elysées le 19 juin, la polémique avait enflé car le terroriste, lourdement armé ce jour-là, détenait de nombreuses armes à feu en toute légalité, et ce bien qu'il soit concerné par une fiche S de haut niveau pour radicalisation.
Une situation qui a poussé le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb à demander une "nouvelle évaluation" des personnes fichées et susceptibles de détenir des armes. Devant la commission des lois du Sénat mercredi 5, le ministre a déclaré que les services de l'Etat avaient recensé une centaine de personnes se trouvant dans une telle situation, à la fois fichées et disposant d'une autorisation de détention d'armes.
Voyant dans le cas d'Adam Djaziri -tué dans l'attaque- un "dysfonctionnement", Gérard Collomb a déclaré: "J'ai écrit à l'ensemble des préfets pour regarder ces situations-là et j'ai demandé (...) d'identifier l'ensemble des individus inscrits au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère Terroriste (FSPRT) (...) de manière à pouvoir agir et à traiter les problèmes".
A noter donc que ce ne sont pas l'ensemble des fichés S qui semblent concernés par une éventuelle restriction mais les personnes connues pour radicalisation. Les fiches S (pour atteinte à la sûreté de l'Etat) peuvent concerner aussi bien des individus suspectés de vouloir commettre des attentats que des activistes politiques ou des hooligans et comportent plusieurs niveaux de dangerosité. Elles concernent plusieurs milliers de personnes en France dont certaines sont fichés non pour des actes répréhensibles mais pour leurs fréquentations.
Licencié depuis plusieurs années à la Fédération française de tir et remplissant les conditions (notamment de casier judiciaire) requises, Adam Djaziri était autorisé à détenir des armes de catégories B qui inclut notamment les pistolets et carabines semi-automatique. Il ne s'agit pas d'un permis de "port d'armes" au sens strict puisque leur transport est très encadré. De plus, les armes "de guerre", c'est à dire capable de tirer en rafale, comme les fameuses kalachnikov, appartiennent à la catégorie A et sont totalement interdites.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.