Réforme du code du travail par ordonnances : face au projet de loi, les syndicats se préparent
SYNDICATS - Des milliers de personnes avaient manifesté dans toute la France contre le projet de loi El Khomri du gouvernement Valls durant l'été 2016. Alors que le projet de loi d'habilitation est examiné ce lundi 10 par l'Assemblée Nationale, les syndicats restent cette fois bien discrets alors que ce projet avait été vivement critiqué avant l'ouverture des débats.
La méthode n'est pas la même. En effet, la manière d'agir du gouvernement Philippe est bien différente. Alors que Manuel Valls avait provoqué la colère des citoyens et des organisations syndicales avec ses recours à l'article 49-3 de la Constitution, le gouvernement, qui passe par les ordonnances, a également mis en place une concertation avec les syndicats. Avec 48 réunions au total, les syndicats ont été reçus un à un et en tête à tête afin de pouvoir exprimer leur désaccord sur la réforme. L'organisation Force ouvrière, qui se trouvait dans tous les cortèges en 2016, se montre cette année bien conciliante mais reste sur ses gardes, "il reste quand même pas mal d’incertitudes. Aujourd’hui, il n’est pas encore possible de parler avec précision de tous les dispositifs" a déclaré Didier Porte, le secrétaire confédéral FO devant la commission des Affaires sociales mercredi 5.
La mobilisation contre la réforme se met en place. Alors que plusieurs organisations syndicales se montrent coopératives avec le gouvernement, d'autres commencent d'ores et déjà la lutte contre le projet de loi. C'est le cas de la CGT par exemple, qui appelle à une "journée d'action et de grève dans toutes les entreprises et services" le 12 septembre. Selon le syndicat dirigé par Philippe Martinez, la concertation engagée avec les partenaires sociaux n'est pas suffisante.
D'ordinaire moins dans la contestation, la CFE-CGC (confédération française de l'encadrement) apporte un soutien inattendu et monte au créneau. Le président du syndicat, François Hommeril, dénonce "un projet totalement idéologique" à Libération. Le syndicat a d'ailleurs lancé une pétition, "Non à la disparition du CHSCT" cosignée par des représentants de fédérations CGT, FO et CFTC mercredi 5. François Hommeril a ainsi appelé les syndicats à se réunir "officiellement" pour exprimer les "désaccords communs avec le gouvernement".
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