Remaniement : François Bayrou dénonce les "forces et puissances", et renouvelle son soutien à Macron

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 21 juin 2017 - 19:03
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Le garde des Sceaux François Bayrou, le 1er juin 2017 à Paris
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© FRANCOIS GUILLOT / AFP
"Je n'accepte pas de vivre sans liberté de parole, d'être condamné au silence quand mon honneur est en jeu", a déclaré François Bayrou.
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François Bayrou a tenu une conférence de presse ce mercredi, un jour après avoir annoncé qu'il ne serait pas membre du nouveau gouvernement. L'éphémère ministre de la Justice a dénoncé des affaires orchestrées pour le discréditer et assuré qu'il maintenait son soutien à Emmanuel Macron.

Poussé vers la sortie du gouvernement par les affaires d'emplois présumés fictifs du MoDem, François Bayrou s'est exprimé ce mercredi 21 lors d'une conférence de presse, une heure avant l'annonce prévue de la nouvelle équipe gouvernementale. 

Il a expliqué le "choix que j'ai fait de ne pas participer au nouveau gouvrenement", évoquant sa volonté de "moraliser la vie publique" au travers de son projet de loi, adopté le 14 juin. "Dans le même temps, et j'imagine que c'est par hasard, une campagne s'est développée sur la base de dénonciations anonymes accusant le MoDem d'avoir mis en place un système d'emplois ficits". "Il n'y a jamais eu d'emplois fictifs, cela sera facile à prouver", a-t-il ajouté.

"Je n'ai aucun doute, bien que mon nom n'ait jamais été cité, et pour cause, que j'étais la véritable cible (...) dans le but de décrédibiliser la parole du ministre" a -t-il lancé, laissant entendre que certaines "forces et puissances pour qui la moralisation serait une entrave à leur lobbying" seraient à l'origine de ces affaires.

C'est pour retrouver sa liberté de parole et pouvoir ainsi se défendre qu'il dit avoir choisi de quitter le gouvernement qui aurait été alors "exposé": "je n'accepte pas de vivre sans liberté de parole, d'être condamné au silence quand mon honneur est en jeu". "J'en est donc tiré les conclusions, je choisis la liberté de jugement et de parole". Il a également réaffirmé son soutien à Emmanuel Macron dont l'élection est "une chance pour la France et l'Europe". Il a confirmé la participation du MoDem à une "majorité à deux pilliers". 

François Bayrou a également dénoncé l'emballement médiatique autour de cette affaire: "Nous ne pouvons pas vivre dans une société de perpétuelle et universelle dénonciation", a-t-il déclaré, n'hésitant pas à faire un parrallèle avec l'Occupation: "la France a déjà été le pays des lettres anonymes". "L'ouverture d'une enquête est présenté comme une pré-condamnation. (...) L'acte le plus normal apparaît suspect et il n'est pas une vie humaine qui résiste à cette inquisition"

Ce remaniement ne devait être qu'une formalité "technique" pour Emmanuel Macron et Edouard Philippe, surtout après une victoire nette aux élections législatives. Mais la situation s'est compliquée avec la démission de Richard Ferrand -soupçonné de conflit d'intérêts- de son poste de ministre de la Cohésion des territoires.La ministre des Armées Sylvie Goulard a suivi, invoquant sa volonté d'être "en mesure de démontrer librement ma bonne foi" dans l'affaire des emplois présumés fictifs du MoDem. Une décision qui a poussé les leaders historiques du parti François Bayrou (Justice) et Marielle de Sarnez (Affaires européennes) à suivre.

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