Suppression du nom Colbert, pionnier de l'esclavage, dans les écoles : le précédent de Sablé-sur-Sarthe
La suppression du nom Colbert des écoles est à nouveau au centre des discussions. Car nombreuses sont les associations et personnalités, à l'instar du Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN), qui souhaitent faire disparaître des frontons le nom du fameux ministre de Louis XIV. En effet, elles le considèrent comme l’un des pionniers de l'esclavage en France et à ce titre comme responsable d’un crime contre l’humanité.
Une idée qui semble avoir conquis plusieurs villes dont Sablé-sur-Sarthe qui a changé en 2015 le nom de son école Colbert en Raphaël-Elyzé, faisant référence à l'un des premiers maires métis de France métropolitaine, petit-fils d'esclave. Un changement dont s'était félicité Jacques Auxiette, l'ancien président de la région Pays de la Loire. Il s'était dit "fier que cet établissement honore la personne de Raphaël Elizé, figure politique majeure de Sablé-sur-Sarthe et symbole d’une République fraternelle". Mais cette nouvelle appellation n'avait pas fait l'unanimité, créant une petite polémique au sein de la commune. Le maire de la ville, Marc Joulaud, avait à l'époque dénoncé cette décision prise "au mépris de l'avis unanime des élus de Sablé" mais aussi "au mépris des générations de Saboliens qui y ont suivi leur scolarité et restent attachés à Colbert".
Bien que critiquée, cette prise de position a toutefois été suivie par d'autres villes qui ont elles aussi changé le nom de leurs établissements. Mais Louis-Georges Tin, le président du CRAN, souhaite déclencher une plus grande prise de conscience. C'est notamment pour cela qu'il s'est insurgé dimanche 17 dans les colonnes du Monde contre les établissements qui continuent à s'assimiler à Jean-Baptiste Colbert, l'homme qui l'instigateur du code noir dont les légalisant l'esclavage dans les colonies françaises.
"Comment peut-on sur un même fronton inscrire le nom de Colbert, et juste au-dessous, Liberté, Egalité, Fraternité? Comment peut-on enseigner le vivre-ensemble et les valeurs républicaines à l’ombre de Colbert?", a-t-il déclaré dans une tribune publié dans le quotidien. Et d'ajouter: "Les noms de bâtiments ne servent pas à garder la mémoire des criminels, ils servent en général à garder la mémoire des héros".
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