Un profil connu et une revendication qui intrigue : ce que l'on sait sur l'attentat des Champs-Elysées

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Par AFP
Publié le 21 avril 2017 - 14:25
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Un impact de balle sur la porte vitrée d'un immeuble sur les Champs Elysées le 21 avril 2017
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© PHILIPPE LOPEZ / AFP
Un impact de balle sur la porte vitrée d'un immeuble sur les Champs Elysées le 21 avril 2017
© PHILIPPE LOPEZ / AFP

Un assaillant connu pour son intention de tuer les forces de l'ordre, une revendication du groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui pose question: ce que l'on sait de l'attaque jeudi soir sur la prestigieuse avenue des Champs-Elysées à Paris où un policier a été tué à trois jours de l’élection présidentielle.

- L'attaque

A 18H47 GMT jeudi, une voiture s'arrête à la hauteur d'un car de police garé dans le haut de l'avenue des Champs-Elysées, au coeur de Paris. Le conducteur sort et tire à l'arme automatique contre le véhicule des forces de l'ordre, tuant de deux balles dans la tête un policier de 37 ans. Puis il tire à nouveau vers les policiers qui ripostent et l'abattent.

Deux autres policiers sont blessés, dont l'un grièvement d'une balle au bassin, ainsi qu'une touriste allemande touchée au talon.

Dans la voiture les enquêteurs ont retrouvé un fusil à pompe, deux gros couteaux, un sécateur et un Coran.

"Un message manuscrit défendant la cause de Daech", acronyme arabe du groupe Etat islamique (EI) est retrouvé sur un papier près de son corps, a indiqué vendredi le procureur de Paris, François Molins.

- L'assaillant identifié

L'agresseur abattu est un Français de 39 ans, Karim Cheurfi, résidant à Chelles, une banlieue à 18 km à l'est de Paris.

Bien connu de la police et de la justice, il avait passé 14 ans en prison, période durant laquelle il n'avait "pas présenté de signes de radicalisation", a relevé François Molins.

L'homme semble avoir agi seul, mais les investigations sont en cours pour établir comment il s'est procuré des armes et ses "éventuelles complicités".

Son lourd passé judiciaire interroge.

Cheurfi a en effet été condamné en 2005 à quinze ans de réclusion pour tentatives de meurtres pour avoir quatre ans plus tôt blessé grièvement par balles un élève gardien de la paix et son frère. Pendant sa garde à vue, il avait de nouveau blessé un policier.

En 2008 et 2009 il est de nouveau condamné, pour des violences en prison.

Enfin, en juillet 2014, il écope de quatre ans de prison, dont deux ans avec sursis, pour vol aggravé.

Libéré en octobre 2015, il refait parler de lui en janvier 2017: les renseignements apprennent qu'il a cherché à se procurer des armes et voudrait s'en prendre à des policiers.

Il est placé en garde vue le 23 février et son domicile est perquisitionné. Les policiers y trouvent des couteaux de chasse, des masques et une "caméra GoPro", mais aucune trace de consultation de sites jihadistes. Les éléments "n'étaient pas suffisants" et sa garde à vue avait été levée, a relevé le procureur.

Toutefois, au vu de ses lourds antécédents judiciaires, la section antiterroriste du parquet de Paris ouvre le 9 mars une enquête.

Trois membres de son entourage étaient toujours en garde à vue vendredi soir.

- La revendication jihadiste

L'attaque a été aussitôt revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), à l'origine de la plupart des attentats, parfois de masse, qui ont fait 238 autres morts depuis 2015 en France. "L'auteur de l'attaque des Champs-Elysées dans le centre de Paris est Abu Yussef le Belge, et c'est un des combattants de l'Etat islamique", selon un communiqué publié par son organe de propagande Amaq.

Mais cette revendication pose question puisque l'identité semble différer de celle du Français abattu sur les Champs-Elysées.

Correspond-elle à celle d'un homme signalé jeudi à la France par les services belges ? L'homme faisant l'objet d'un avis de recherche diffusé par les autorités belges s'est présenté dans un commissariat d'Anvers, dans le nord de la Belgique.

- Les policiers visés

Les policiers et les militaires sont des cibles privilégiées pour les radicalisés agissant au nom du jihad qui ont multiplié les actions violentes à leur encontre en France ces dernières années, conformément aux consignes explicites du groupe EI.

Le 13 juin 2016, un policier et sa compagne ont ainsi été tués à leur domicile à Magnanville, à l'ouest de Paris, par un homme qui s'était réclamé du groupe EI.

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