Valls, Sarkozy, Vallaud-Belkacem : la bataille de la réforme du collège
Il y avait eu la loi sur le mariage pour tous de Christiane Taubira, la loi Macron, c'est maintenant la loi sur la réforme du collège de Najat Vallaud-Belkacem qui est au centre des affrontements entre la majorité et l'opposition.
Ce qui n'était au début que des critiques sur le projet en lui-même est devenu un enjeu politique et la source d'une joute verbale entre ténors des deux camps. Il semble que Najat Vallaud-Belkacem soit devenue la nouvelle cible privilégiée de l'opposition. Au point que Manuel Valls a dû prendre publiquement sa défense: "elle a la confiance du président de la République, elle a ma confiance, elle a autour d'elle tout le gouvernement rassemblé" a-t-il déclaré, dimanche 10.
Mais cette unité du gouvernement a un effet pervers. Car désormais, pour l'opposition, abattre la réforme du collège reviendrait à porter un grave coup au gouvernement. Nicolas Sarkozy semble l'avoir bien compris. Lundi 11, lors d'un meeting aux Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), le président de l'UMP s'en est pris à la ministre de l'Education et à sa réforme "désastreuse pour notre République". "Dans le combat effréné pour la médiocrité, Christiane Taubira est en passe d'être dépassée par Najat Vallaud-Belkacem", a-t-il déclaré.
Dès le lendemain, ces "attaques personnelles" et "mots insupportables" étaient dénoncés par Manuel Valls à l'Assemblée nationale. Des échanges d'amabilités qui font passer le contenu de la réforme au second plan. Le gouvernement ne semble plus pouvoir négocier, au risque d'avoir l'air de reculer.
La réforme du collège est censée, selon Najat Vallaud-Belkcacem, permettre de démocratiser l'enseignement et de rendre chaque savoir accessible à tous. Ses opposants dénoncent un nivellement par le bas, notamment la suppression des classes européennes et de l'enseignement traditionnel du latin et du grec ancien.
Des "contre-vérités" selon la ministre de l'Education qui martèle que l'enseignement des langues sera maintenu au travers de fameux EPI (enseignements pratique interdisciplinaire). Argument qui ne convainc ni les politiques ni les intellectuels opposés au projet.
Le débat sur la réforme elle-même semble de toute manière déjà bien loin.
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