Viols d'enfants en Centrafrique : le ministère déclassifie l'enquête interne de l'armée
Le ministère de la Défense a donné son assentiment pour le déclassement de l'enquête interne de l'armée française portant sur des viols présumés que des militaires auraient perpétrés sur des enfants centrafricains au cours de l'opération "Sangaris". Jean-Yves Le Drian, a "répondu favorablement à la demande de la justice", après un "avis favorable" de la Commission consultative du secret de la Défense nationale, a annoncé l'entourage du ministre, ce mercredi.
Selon une source judiciaire, 14 militaires français ont été mis en cause, dont trois sont identifiés par les témoignages de six enfants de 9 à 13 ans qui auraient reconnu des tatouages et des surnoms. Ces derniers dénoncent des faits commis sur eux entre fin 2013 et fin mai-début juin 2014 sur la base militaire française proche de l'aéroport de Bangui (capitale de la Centrafrique), au début de l'opération française "Sangaris" en Centrafrique. A l'heure actuelle, aucun des militaires incriminés ni aucune victime n'ont encore été entendus par la justice française malgré une enquête de la gendarmerie prévôtale (la police judiciaire militaire) et de la section de recherches de la gendarmerie de Paris effectuée à Bangui en août 2014.
Ces accusations de viols avaient été transmises par l’ONU au ministre français de la Défense en juillet 2014. Celui-ci avait alors saisi la justice et lancé une enquête interne pour vérifier s’il y avait eu dysfonctionnement de la chaîne de commandement. Suite à la divulgation de l'affaire dans le quotidien britannique The Guardian le 29 avril dernier, le parquet de Paris avait annoncé l'ouverture d'une information judiciaire le 7 mai. François Hollande avait quant à lui promis d’être "implacable", expliquant qu'il en allait de l'honneur de l'armée française.
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