Wauquiez vers la présidence de LR : juppéistes et "constructifs" réfléchissent déjà à une alternative
Depuis la défaite d'Alain Juppé, et plus largement de leur camp, les tenants d'une ligne plus sociale à droite craignent que Les Républicains ne bascule vers une ligne très droitière, comme le laisse présager la victoire probable de Laurent Wauquiez au congrès du parti en décembre prochain. "Ni Macron, ni Buisson", a résumé Valérie Pécresse devant les jeunes du parti au Touquet (Pas-de-Calais) dimanche 27. L'objectif: incarner l'opposition au président et en même temps refuser les thèses de l'ancien conseiller de Sarkozy pour qui "Le Pen, le RPR et le PR (Parti républicain, centre-droit)" incarneraient une seule entité homogène.
Juppéistes et "constructifs" (députés LR et UDI favorables à un soutien ponctuel au gouvernement) réfléchissent ainsi à une alternative à la mainmise du patron de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Quitte à enterrer l'un des marqueurs fondateurs de leur parti: le rassemblement. Comme l'UMP de Chirac avant lui, le parti Les Républicains a été fondé par Sarkozy en 2015 pour attirer de larges pans de l'électorat et le porter au pouvoir. "Pour ma gauche, j'ai Guaino, pour ma droite, j'ai Buisson", disait l'ancien président pour illustrer sa capacité à tenir les deux bouts de l'élastique.
Mais "un seul être vous manque...". Ainsi, si "L'union pour la majorité présidentielle" -très vite rebaptisé "L'union pour un mouvement populaire"- a réussi, son successeur LR a fait long feu. La faute au grand écart idéologique autant qu'aux affres traversées par le candidat Fillon, diagnostiquent les opposants (nombreux) à Wauquiez. Après plus de 15 ans de domination, concurrencés par la montée de l'extrême droite, le centre et les chapelles les plus conservatrices ne parviennent plus à cohabiter. La droite va donc se recomposer, et ressurgit le spectre des trois droites théorisées par René Rémond.
Logique par conséquent que se dessine la création d'un nouveau parti, enserrant avec le Front national la ligne Wauquiez. Le chantier serait même très avancé du côté des "constructifs", selon Le Monde, mais moins avancé du côté des juppéistes, tiraillés entre appel du large et désir de ne pas abandonner le navire à Wauquiez.
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