Attaque à Stockholm : un homme en garde à vue pour "acte terroriste"

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 08 avril 2017 - 06:02
Image
Le camion utilisé pour l'attentat à Stockholm, le 7 avril 2017
Crédits
© Odd ANDERSEN / AFP/Archives
Le camion utilisé pour l'attentat à Stockholm, le 7 avril 2017
© Odd ANDERSEN / AFP/Archives

Stockholm était en deuil et ses drapeaux en berne samedi, au lendemain d'un attentat au camion bélier qui a fait 4 morts et dont l'auteur présumé, un Ouzbek selon la presse, a été arrêté et placé en garde à vue.

Un véhicule lancé à vive allure au coeur d'une grande ville qui percute les passants et laisse derrière lui un cortège de corps mutilés: l'attaque rappelle le mode opératoire des attentats de Nice (sud-est de la France), Berlin et Londres, revendiqués par le groupe Etat islamique.

L'attentat de Stockholm, le troisième en Europe en un peu plus de quinze jours après ceux de Londres et de Saint-Pétersbourg, n'a pour l'instant pas été revendiqué.

"La terreur a frappé au coeur de la ville", titrait samedi le quotidien de référence Dagens Nyheter, en publiant à sa une la photo du camion encastré dans la vitrine d'un grand magasin, après sa course meurtrière.

L'attaque a fait 4 morts et 15 blessés. Neuf blessés graves étaient toujours hospitalisés samedi matin.

"La Suède a été attaquée", a déclaré le Premier ministre suédois Stefan Löfven. Revenu précipitamment à Stockholm, le dirigeant social-démocrate a déposé dans la soirée un bouquet de roses rouges à quelques pas de la tragédie. Il a annulé sa participation samedi au congrès national des sociaux-démocrates.

Les drapeaux ont été mis en berne sur le palais royal, le siège du gouvernement, le Parlement et l'Hôtel de ville.

Rares étaient les promeneurs samedi matin dans les rues du centre de Stockholm. Non loin des lieux de l'attentat, Torvald, un homme de 51 ans, se disait "triste, triste et en colère contre ceux qui ont fait ça".

- Chauffeur présumé -

Du côté de l'enquête, la police ne laisse filtrer qu'un minimum d'informations, mais le parquet a annoncé tôt samedi le placement en garde à vue d'un homme soupçonné d'"homicides à caractère terroriste", a indiqué à l'AFP la porte-parole du parquet, Karin Rosander.

Le code de procédure pénale suédois prévoit plusieurs degrés de suspicion et l'homme est entendu sous le régime de suspicion le plus élevé, a-t-elle précisé.

Il avait été interpellé vendredi soir à Märsta, une petite ville du nord de l'agglomération stockholmoise. Selon plusieurs médias, il s'agirait d'un Ouzbek de 39 ans, sympathisant de l'organisation État islamique.

Le parquet n'a pas apporté de détails sur son identité mais son signalement correspond à celui d'un individu filmé sur les lieux et à l'heure de l'attaque, vêtu d'une veste kaki à capuche noire, et pour lequel un avis de recherche avait été émis.

L'homme est officiellement le seul mis en cause à ce stade, a souligné Lars Byström.

"La menace jihadiste a longtemps été minimisée", regrettait samedi le quotidien populaire Expressen, sans que cette piste ait officiellement été confirmée.

- 'Le même bruit qu'une bombe' -

L'homme au volant du camion volé a foncé sur les passants vendredi après-midi, peu avant 13h00 GMT, dans la rue piétonne la plus fréquentée de la capitale, Drottninggatan.

Un témoin de la scène, Hasan Sidi, a raconté avoir vu deux femmes âgées gisant au sol. L'une d'elles se vidait de son sang. "Une est morte (...), je ne sais pas si l'autre s'en est sortie". Les policiers étaient choqués, tout le monde était choqué", a-t-il confié.

Le véhicule a ensuite fini sa course dans la façade d'un grand magasin, Åhléns City, près du croisement avec une artère à forte circulation, Klarabergsgatan.

"Ça a fait le même bruit qu'une bombe qui explose et de la fumée a commencé à s'échapper de l'entrée principale" du magasin, a déclaré au quotidien Aftonbladet un témoin de la scène, Leander Nordling, 66 ans.

Le camion a été enlevé au cours de la nuit, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le Premier ministre, qui a annoncé le renforcement des contrôles aux frontières, a appelé ses compatriotes à ne pas céder à la peur.

- 'C'était attendu' -

"Les terroristes veulent nous effrayer, que nous changions nos comportements, nous empêcher de vivre normalement, mais c'est pourtant ce que nous allons faire. Les terroristes ne pourront jamais vaincre la Suède, jamais", a-t-il déclaré.

Pour Magnus Ranstorp, directeur de recherche au Centre d'études des menaces asymétriques du Collège de la défense nationale suédoise (CATS), cet attentat ne constitue pas une surprise.

"C'était attendu, la police et les services de renseignement répétaient un tel scenario depuis plusieurs mois (...). On ne savait simplement pas quand ça se produirait", a-t-il souligné pour l'AFP.

La Suède n'a été visée qu'une seule fois par un attentat, quand en décembre 2010 un homme avait mené une attaque-suicide à la bombe, dans la même rue piétonne de Stockholm. Il n'avait que légèrement blessé des passants.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Kamala Harris
Kamala Harris, ou comment passer de la reine de la justice californienne à valet par défaut
PORTRAIT CRACHE - Samedi 27 juillet, la vice-présidente américaine Kamala Harris a officialisé sa candidature à la présidence des États-Unis, une semaine après le retr...
03 août 2024 - 12:49
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.