Attentats de Barcelone : des attaques commanditées par l'Etat islamique depuis la zone irako-syrienne ?
L'organisation Etat islamique a très vite revendiqué l'attentat perpétré jeudi 17 sur la Rambla de Barcelone, qui a fait 13 morts et 50 blessés selon le dernier bilan provisoire disponible ce vendredi 18. C'est par le biais d'un communiqué mis en ligne par son agence de propagande Amaq que le groupe djihadiste a indiqué son implication dans l'attaque terroriste.
"Les assaillants de l'attaque de Barcelone étaient des soldats de l'Etat islamique", indique le message, ajoutant que "l'opération a été menée en réponse aux appels à cibler les Etats de la coalition" internationale antidjihadiste opérant en Syrie et en Irak.
Le chercheur français spécialisé dans la mouvance djihadiste, Romain Caillet, expliquait ce vendredi 18 sur France Info que s'il ne fallait pas "surpinterpréter" cette revendication, "il semble qu'ils (l'Etat islamique, NDLR) étaient bien au courant". Le spécialiste précise également que le groupe djihadiste utilise pour désigner les responsables de l'attaque une forme de pluriel en arabe qui correspond à des groupes supérieurs à deux, dévoilant ainsi que les terorristes étaient "au moins trois". En élément confirmant ainsi l'hypothèse de liens entre l'EI et une possible cellule terroriste impliquée dans l'attaque de Barcelone et de Cambrils.
#Barcelone Revendication de Daech : "à ne pas surinterpréter (...) mais il semble qu'ils étaient bien au courant" selon @RomainCaillet pic.twitter.com/ZssDNbRwZz
— franceinfo (@franceinfo) 18 août 2017
Néanmoins, l'utilisation du terme de "soldat de l'Etat islamique" laisse entendre que l'attaque a été inspirée par la doctrine et les méthodes de Daech et non directement sur ordre. En effet, seule l'utilisation du vocable "lion du califat" confirme qu'un terroriste a agi sur ordre et avec le soutien du groupe djihadiste.
Pour mémoire, le mode opératoire utilisé à Barcelone rappelle les exhortations de l'Etat islamique à commettre des attentats en Occident. En témoigne le message publié le 22 septembre 2014, Abou Mohammed al-Adnani, ancien porte-parole de l'EI (tué en août 2016 près d'Alep): "Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen —en particulier les méchants et sales Français— ou un Australien ou un Canadien, ou tout (...) citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l'État islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n'importe quelle manière. Si vous ne pouvez pas trouver d'engin explosif ou de munitions, alors isolez l'Américain infidèle, le Français infidèle, ou n'importe lequel de ses alliés. Écrasez-lui la tête à coups de pierres, tuez-le avec un couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le".
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