Dans un Parlement européen presque vide, Jean-Claude Juncker s'emporte contre les députés et crée la polémique (vidéo)
L'image est saisissante et particulièrement gênante. Elle a surtout déclenché la colère de Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, et a fait peser une tension palpable au sein du Parlement européen. Ce mardi 4 en effet, dans l'hémicycle de Strasbourg, l'ordre du jour appelait une séance "plénière" pour débattre sur le bilan des six mois de la présidence tournante de l'Union européenne qui était entre les mains de Malte pour ce premier semestre.
Les 751 députés européens étaient convoqués. Et dans l'immense salle, à peine une trentaine étaient présents. Ce qui a déclenché l'ire de Jean-Claude Juncker qui a tiré à boulets rouges sur l'institution. "Le Parlement européen est ridicule, très ridicule" a-t-il lancé en jetant la stupeur dans la (maigre) Assemblée par la virulence de son attaque. "Je salue ceux qui se sont donné la peine de se déplacer ici, mais le fait qu'une trentaine de députés assistent à ce débat démontre à suffisance que le Parlement n'est pas sérieux, et je voulais le dire aujourd'hui". Il adoucit ensuite, mais sans succès, son propos en désignant amicalement le Premier ministre maltais, Joseph Muscat, inconnu du grand public, expliquant que s'il était Mme Merkel ou M.Macron, le Parlement serait "full house" ("salle comble"). Il se laissera ensuite aller à quelques phrases en anglais, toujours pour dire que le parlement est "ridiculous".
Si certains députés présents ont discrètement applaudi, la saillie n'a pas du tout plu à Antonio Tajani, le président du Parlement européen. "Monsieur le Président, je vous en prie, veuillez utiliser un langage différent, nous ne sommes pas ridicules, je vous en prie" a-t-il lancé visiblement courroucé. Il s'est même permis une leçon de droit européen au patron de la Commission européenne: "Vous pouvez critiquer le Parlement, mais ce n'est pas la Commission qui doit contrôler le Parlement. C'est le Parlement qui doit contrôler la Commission". Juncker a alors rétorqué, en enfonçant le clou, que seul "un faible nombre de députés" étaient présents "à la plénière pour contrôler la Commission".
Un échange tendu, d'autant plus gênant qu'il n'avait pas de dimension d'opposition politique. Jean-Claude Juncker et Antonio Pajani font tous les deux partie du Parti populaire européen (PPE), le groupe majoritaire dans les institutions européennes.
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