James Comey confirme que Donald Trump lui a demandé d'abandonner l'enquête sur Michael Flynn

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 07 juin 2017 - 21:59
Mis à jour le 08 juin 2017 - 12:50
Image
L'ex-directeur du FBI James Comey, le 3 mai 2017 à Washington
Crédits
© JIM WATSON / AFP/Archives
James Comey, ancien directeur du FBI, a confirmé au Congrès que Donald Trump lui a demandé d'abandonner l'enquête sur Michael Flynn, son ancien conseiller à la sécurité nationale mêlé à l'affaire de l'ingérence russe dans l'élection.
© JIM WATSON / AFP/Archives

Donald Trump aborde la phase la plus délicate de sa jeune présidence dans des conditions acrobatiques, sur fond de tensions au sein de sa propre équipe et de tiraillements avec les élus républicains, qui auront in fine un rôle décisif sur son avenir politique.

Le témoignage explosif de James Comey, l'ex-patron du FBI qu'il a brutalement limogé, place le 45e président de l'histoire américaine dans une posture peu enviable. Après les écrits mercredi, le témoignage jeudi devant le Sénat se présente comme un épreuve à haut risque.

Scandale après scandale, au prix de coups de barre soudains et de changements d'équipes inattendus, le magnat de l'immobilier a, durant sa campagne, franchi un à un les obstacles là où nombre d'observateurs annonçaient sa chute.

Après moins de 150 jours d'une présidence empoisonnée par l'affaire russe et son lot de révélations quotidiennes, reste à voir si ce tempérament de combattant solitaire et impulsif sera bénéfique. Ou, à l'inverse, contre-productif, au moment où s'accumulent les soupçons d'entrave à la justice et où certains évoquent, du bout des lèvres, une procédure de destitution.

Communication personnelle et complètement imprévisible, prises de position en décalage avec son administration, mise en concurrence de ses proches conseillers: depuis quelques semaines, Donald Trump se cabre, s'arc-boute face à une présidence qui lui résiste et une cote de popularité plombée.

Les conditions de l'annonce mercredi matin de la nomination d'un nouveau patron du FBI sont venues renforcer ce sentiment de malaise, sur fond de rumeurs récurrentes de remaniement en préparation au sein de son cercle rapproché.

Annoncée d'un tweet sec à 07H44, elle a pris beaucoup de monde - y compris au sein de la Maison Blanche - par surprise. Il a fallu attendre plus de cinq heures pour la diffusion d'un communiqué de l'exécutif détaillant cette décision.

Selon une source proche du dossier, le président républicain n'avait pas pris la peine d'informer... les ténors de son propre parti au Congrès, qui lui ont rendu visite mardi à la Maison Blanche.

- 'Le président n'est pas Teflon Don' -

Autre exemple: la sortie du président américain contre le Qatar, qui abrite une importante base aérienne américaine, a laissé bouché bée diplomates et élus.

Dans une série de tweets matinaux, il a, mardi, à l'encontre des prises de position de la diplomatie américaine, apporté un soutien tacite à l'isolement de Doha par ses voisins, Arabie saoudite en tête, décision qui a provoqué un véritable séisme dans la région.

La tension est palpable dans la "West Wing", où ses conseillers se retrouvent régulièrement contraints de commenter et défendre des annonces ou déclarations qu'ils découvrent à la dernière minute.

Le président pense-t-il toujours que le changement climatique est un canular? A-t-il confiance dans son ministre de la Justice Jeff Sessions? Jour après jour, son porte-parole, Sean Spicer, doit se plier, de mauvaise grâce, à un exercice désagréable: avouer son ignorance. "Je n'ai pas eu l'occasion d'avoir cette discussion avec lui" est devenu la réponse-type du moment.

Illustration jusqu'à l'absurde: il s'est vu demander cette semaine, lors de son briefing quotidien, la valeur qu'il fallait accorder aux tweets présidentiels.

"Le président est le président des Etats-Unis, ils sont considérés comme des déclarations officielles du président des Etats-Unis", a-t-il répondu, dans une étrange formule.

"Le président n'est pas +Teflon Don+", soulignait mercredi Julian Zelizer, professeur à l'université de Princeton, en référence au surnom qui avait été donné au magnat de l'immobilier pour sa capacité à résister à tous les scandales et toutes les révélations. "Cote de popularité sous les 40%, enquêtes en cours, pas la moindre loi significative, tout cela révèle sa faiblesse".

Quelques minutes avant que la bombe du témoignage écrit de James Comey ne soit rendue publique par le Sénat, le président septuagénaire tentait de galvaniser ses troupes, depuis Cincinnati, dans l'Ohio.

"Nous avons déjà fait des progrès historiques", lançait-il.

Quel que soit le regard porté sur les premiers pas du successeur de Barack Obama à la tête de la première puissance mondiale, une certitude s'impose: il se retrouve, de facto, plutôt seul pour défendre son bilan provisoire à un stade de la présidence où tout un camp fait en général bloc autour du locataire de la Maison Blanche.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Kamala Harris
Kamala Harris, ou comment passer de la reine de la justice californienne à valet par défaut
PORTRAIT CRACHE - Samedi 27 juillet, la vice-présidente américaine Kamala Harris a officialisé sa candidature à la présidence des États-Unis, une semaine après le retr...
03 août 2024 - 12:49
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.