L'inflation britannique au plus bas depuis trois ans, une baisse des taux s'annonce

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AFP
Publié le 16 octobre 2024 - 11:51
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L'inflation britannique a atteint en septembre son plus bas niveau depuis trois ans, à 1,7%, un chiffre inférieur aux attentes, qui devrait pousser la Banque d'Angleterre (BoE) à abaisser ses taux d'intérêt d'ici la fin de l'année. 

Ce ralentissement constitue une bonne nouvelle pour le gouvernement du Premier ministre Keir Starmer, en quête d'annonces positives à deux semaines de la présentation de son premier budget, qui sera difficile en raison de l'état des finances publiques du pays. 

"C'est une bonne nouvelle pour des millions de familles", s'est félicité Darren Jones, secrétaire en chef du Trésor britannique. "Il reste toutefois encore beaucoup à faire pour protéger les travailleurs." 

Les Britanniques ont subi de plein fouet une inflation très élevée pendant plusieurs mois, culminant à 11,1% en octobre 2022. Le taux n'a cessé de baisser depuis, jusqu'à retrouver 2% en mai dernier, l'objectif de la Banque d'Angleterre, avant de remonter légèrement, à 2,2% en juillet et août. 

Le recul de l'inflation en septembre s'explique, selon Grant Fitzner, de l'Office national des statistiques (ONS), par "la baisse des prix des billets d'avion et du pétrole", en partie contrecarrée "par des augmentations des prix des denrées alimentaires et des boissons non alcoolisées". 

Le pétrole est en recul depuis plusieurs mois du fait de prévisions de demande mondiale revues à la baisse par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et d’une production abondante prévue en 2025. 

- "Stupéfiant" - 

"Il est absolument stupéfiant de voir une baisse aussi spectaculaire" de l'inflation, commente Naeem Aslam, analyste chez Zaye Capital. "Il faut maintenant que la Banque d'Angleterre saisisse cette opportunité et ramène les taux d'intérêt à leurs niveaux normaux", ajoute-t-il. 

La BoE avait réduit ses taux début août, pour la première fois depuis 2020, à 5% contre 5,25% auparavant, mais avait alors affirmé son intention de poursuivre avec prudence le desserrement monétaire. Son taux est ainsi resté inchangé en septembre. 

Début octobre, son gouverneur Andrew Bailey a cependant évoqué une baisse des taux "un peu plus agressive" lors des prochaines réunions en novembre et décembre si le ralentissement de l'inflation se confirme. 

Une nouvelle baisse des taux le mois prochain semble dès lors l'hypothèse privilégiée par la quasi-totalité des analystes mercredi matin. 

"La dernière fois que l'inflation a été inférieure à 2%, c'était en avril 2021, alors que le pays venait de sortir du troisième confinement et que des mesures strictes de distanciation sociale étaient en place", rappelle Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown. 

"Certains s'attendent toujours à ce qu'elle reprenne dans les mois à venir", ajoute-t-elle, mais "il semble que la lutte contre les hausses de prix insidieuses ait été gagnée et, combinée au ralentissement de la croissance des salaires", une baisse des taux en novembre semble de plus en plus probable. 

- Livre en chute - 

Pour Matthew Ryan, analyste chez Ebury, la baisse d'un quart de point de pourcentage est déjà quasi-pleinement intégrée par le marché, qui se prépare aussi à l'éventualité de "baisses plus rapides", et envisage une seconde coupe d'affilée en décembre. 

Ces perspectives font chuter la livre mercredi, qui tombe vers 8H15 GMT (10H15 à Paris) de 0,60% face billet vert, à 1,2994 dollar, et de 0,48% contre à la monnaie européenne, à 83,72 pence pour un euro. 

La bonne nouvelle sur le plan de l'inflation intervient à deux semaines du premier budget du nouveau gouvernement travailliste, arrivé au pouvoir en juillet, qui devrait combiner hausses d'impôts et resserrement des dépenses. 

Les travaillistes doivent notamment faire face à une énorme dette publique, inédite depuis les années 1960, équivalente à son PIB (produit intérieur brut) annuel. Ils affirment également avoir hérité d'un "trou noir" de 22 milliards de livres (26 milliards d'euros) des précédents gouvernements conservateurs. 

 

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