La Corée du Nord a testé une bombe H "d'une puissance sans précédent"

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Par AFP
Publié le 03 septembre 2017 - 08:06
Mis à jour le 05 septembre 2017 - 11:35
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Le numéro un nord-coréen Kim Jong-Un (c) a inspecté une bombe à hydrogène qui peut être installée su
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Le numéro un nord-coréen Kim Jong-Un (c) a inspecté une bombe à hydrogène qui peut être installée sur le nouveau missile balistique intercontinental.
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La Corée du nord ne "demande qu'une chose, la guerre", a accusé Washington lundi, plaidant avec ses alliés pour des sanctions de l'ONU "les plus fortes possibles" après le 6e essai nucléaire de Pyongyang, mais la Chine et la Russie ont manifesté leurs réticences.

"Trop c'est trop" et "seules les mesures les plus fortes possibles nous permettront de résoudre ce problème par la diplomatie", a déclaré l'ambassadrice américaine auprès des Nations Unies, Nikki Haley, lors d'une session du Conseil de sécurité convoquée en urgence, appelant à "cesser les demi-mesures".

Ce nouveau train de sanctions présenté par Washington, le 8e, sera négocié dans les prochains jours avant une mise au vote du Conseil de sécurité le 11 septembre, a-t-elle indiqué.

Les dernières résolutions sanctionnant Pyongyang, comme à chaque fois plus sévères que les précédentes, avaient été adoptées à l'unanimité des 15 membres du Conseil de sécurité.

"Nous verrons ce qu'il y a dans le projet de résolution", a déclaré après la réunion l'ambassadeur russe auprès de l'ONU, Vassily Nebenzia. Mais "des sanctions seules n'aideront pas à trouver une solution politique", a-t-il fait valoir. Moscou et Séoul ont condamné "fermement" le dernier essai nucléaire nord-coréen.

- Pékin prône le "dialogue" -

Pour la Chine, la crise "doit être résolue de manière pacifique", a déclaré lundi son ambassadeur à l'ONU, Liu Jieyi. "Grâce au dialogue, nous pouvons aboutir à une dénucléarisation de la péninsule coréenne", a-t-il assuré, prévenant que Pékin "ne permettra jamais le chaos et la guerre dans la péninsule" coréenne.

Liu Jieyi a demandé l'adoption du plan russo-chinois prévoyant le gel des tests atomiques et de missiles nord-coréens en échange d'une suspension des exercices militaires conjoints des armées américaine et sud-coréenne.

Une proposition que l'ambassadrice américaine a jugé "insultante": "Quand un régime voyou braque sur vous une arme atomique et un (missile intercontinental) ICBM, on ne peut pas baisser la garde. Nous ne le ferons certainement pas", a-t-elle lancé.

La bombe à hydrogène que Pyongyang a fait exploser dimanche avait une puissance estimée à 50 kilotonnes, soit cinq fois plus que le précédent test nord-coréen, et plus de trois fois plus que la bombe américaine lâchée sur Hiroshima en 1945, selon des responsables sud-coréens.

Pékin est le premier soutien de Pyongyang et destinataire de 90% de ses exportations. Les dernières sanctions visaient à priver la Corée du Nord d'un milliard de dollars par an de recettes.

Elles avaient été adoptées au terme d'un mois de négociations ardues entre les Etats-Unis et la Chine, accusée dans le passé de n'avoir pas appliqué à la lettre les résolutions de l'ONU. Pékin avait promis début août un respect rigoureux de ces nouvelles sanctions.

- Tourisme, expatriés -

Selon des sources diplomatiques, les nouvelles mesures en négociations cette semaine pourraient concerner le pétrole, le tourisme, le renvoi dans leur pays de travailleurs nord-coréens expatriés, et des décisions sur le plan diplomatique.

Au sein du Conseil de sécurité, Washington dispose du soutien de Londres, Paris, Rome et Tokyo. "Nous soutenons l’adoption rapide par le Conseil de nouvelles sanctions dans le domaine économique et sectoriel", a déclaré l'ambassadeur français François Delattre, à l'issue de la réunion du Conseil.

Lors de celle-ci, plusieurs pays ont souligné "l'urgence" d'une réponse internationale, alors que le régime de Kim Jung-Un semble se préparer à un nouveau tir de missile balistique.

C'est la deuxième fois en six jours que le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit en urgence. Le 29 août, il s'était borné à adopter une déclaration à l'unanimité condamnant le tir de missile nord-coréen ayant survolé le Japon.

La Corée du Nord pourrait avoir désormais la capacité de mettre une bombe nucléaire sur un missile pouvant toucher les Etats-Unis, mais les Occidentaux n'en ont pas la certitude absolue à ce stade.

- Manoeuvres navales sud-coréennes -

L'ambassadeur russe a insisté pour que les pays membres du Conseil de sécurité "préservent leur sang-froid" et ne se "laissent pas déborder par des émotions". Il semblait viser le président américain Donald Trump qui avait promis il y a quelques semaines "le feu et la fureur" à Kim Jung-Un s'il continuait ses "provocations".

Mardi, la marine sud-coréenne a lancé des manoeuvres à tirs réels, afin de dissuader Pyongyang de toute provocation en mer, au lendemain de manoeuvres terrestres elles aussi à tirs réels simulant une attaque avec des missiles balistiques sur le polygone de tir nucléaire nord-coréen.

Dans l'immédiat, Séoul et Washington ont annoncé le renforcement en Corée du Sud du système anti-missiles Thaad (Terminal High-Altitude Area Defense), le bouclier américain qui provoque la fureur de Pékin, ainsi que la suppression du seuil limitant à 500 kg la charge portée par les missiles sud-coréens.

Le président Trump a également donné son accord pour des ventes "pour des milliards de dollars" d'équipements militaires et armements à Séoul.

Les Etats-Unis avaient menacé dimanche le Nord d'une "réponse militaire massive" au cas où il menacerait leur territoire ou celui de leurs alliés, tout en affirmant que Washington ne recherchait pas "l'anéantissement total" du pays reclus.

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