Le Qatar appelle l'Arabie saoudite et ses alliés au dialogue

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Par AFP
Publié le 06 juin 2017 - 06:31
Mis à jour le 07 juin 2017 - 16:15
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Les compagnies aériennes qataries ont été frappées d'une interdiction de survol de certains pays
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© ERIC PIERMONT / AFP/Archives
Cette crise ne porte pas sur "un changement de régime" au Qatar, mais sur la nécessité d'un "changement de politique" à Doha, a déclaré Anwar Gargash.
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Abou Dhabi et Ryad veulent un "changement de politique" et non pas "un changement de régime" au Qatar, a déclaré mercredi le ministre d’État émirati aux Affaires étrangères en posant une série de conditions pour une désescalade de la crise dans le Golfe.

"L'ampleur de la crise actuelle est assez substantielle", a dit Anwar Gargash dans un entretien à l'AFP à Dubaï, alors que plusieurs pays arabes, dont les Émirats arabes unis et l'Arabie saoudite, ont rompu leurs relations diplomatiques lundi avec Doha.

Cette crise ne porte pas sur "un changement de régime" au Qatar, mais sur la nécessité d'un "changement de politique", a-t-il ajouté.

Il a accusé le Qatar de se comporter en "champion de l'extrémisme et du terrorisme dans la région".

Le ministre a déploré "l'accumulation sur de très nombreuses années d'une politique qatarie subversive de soutien à l'extrémisme et à des organisations terroristes".

"Nous avons atteint maintenant un cul-de-sac dans nos tentatives pour convaincre le Qatar de changer de direction", a-t-il dit.

"Ce que nous disons au Qatar, c'est que vous êtes un voisin mais que vous devez respecter les règles de la sécurité collective et que si vous ne respectez pas ces règles, vous êtes seul".

- Conditions -

Le ministre a posé un certain nombre de conditions en vue d'une désescalade avec le Qatar qui doit commencer ainsi: "Arrêtez de soutenir l'extrémisme et le terrorisme".

Il a cité un "engagement politique clair" marquant "un changement de direction" de la part du Qatar qui reste pour l'instant "dans le déni". Doha essaie de faire croire qu'on met en cause "l'indépendance de sa politique étrangère" et "ce n'est pas le cas".

En outre, une "feuille de route" devra être établie, qui reprenne des engagements signés en 2014 par l'émir du Qatar "en personne" et qui n'ont "pas été honorés". Des engagements auxquels il faudra "ajouter" un "des mécanismes clairs" et d'autres points, a dit M. Gargash.

Parmi les exigences des détracteurs de Doha figurent l'arrêt de l'utilisation d'un outil médiatique d’État puissant pour promouvoir "un programme extrémiste", a dit M. Gargash dans une allusion à la chaîne de télévision satellitaire Al-Jazeera basée au Qatar.

Il a également demandé une action des autorités face à "de nombreux individus qui ont été sanctionnés par les Etats-Unis et l'ONU et qui circulent librement aujourd'hui au Qatar". Il a mentionné les noms de deux hommes ayant eu des liens financiers avec le groupe jihadiste Al-Qaïda.

M. Gargash a également cité de "nombreux" membres de la direction de la confrérie des Frères musulmans, qui "ont pris position pour radicaliser la région" et qui "ne devraient pas avoir un sanctuaire au Qatar".

Il a enfin mentionné "le soutien apporté par le Qatar à la direction du Hamas, qui est un problème pour la région".

"Le catalogue est vaste. C'est une politique étrangère qui est devenue folle. Nous devons pouvoir tout vérifier".

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