L'UE prolonge d'un an ses sanctions après l'annexion de la Crimée par la Russie

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Par AFP
Publié le 19 juin 2017 - 14:32
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Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, le 24 avril 2017 lors d'une conférence de
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© Kirill KUDRYAVTSEV / AFP
L'UE prolonge d'un an ses sanctions après l'annexion de la Crimée par la Russie
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L'UE va prolonger à nouveau ses sanctions économiques contre la Russie en raison de son soutien présumé aux rebelles prorusses dans l'est de l'Ukraine, a indiqué lundi sa Haute représentante Federica Mogherini.

Les Européens exigent une mise en oeuvre complète des accords de Minsk conclus en 2015 et censés instaurer une trêve des combats, mais qui n'ont jamais permis de mettre un terme au conflit, avant de lever ces sanctions.

"Je dois constater qu'il n'y pas de réelle avancée sur la mise en œuvre des accords, donc j'imagine qu'une décision (sera) prise dans le sens d'une continuation de l'état actuel des sanctions", a déclaré Mme Mogherini lors d'une conférence de presse à Luxembourg.

Par ailleurs, fidèles à la politique adoptée au lendemain de l'annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014, les 28 ont reconduit lundi pour un an des sanctions qui interdisent notamment les investissements dans cette péninsule et les importations vers l'Union de ses produits.

Comme pour ces dernières sanctions, décrites comme une riposte diplomatique de l'Union européenne à "l'annexion illégale" de la Crimée, aucun changement de cap n'est attendu pour les mesures de rétorsion économiques décrétées à l'été 2014 contre la Russie.

Elles touchent près de 150 personnalités, dont des proches du président Vladimir Poutine inscrits sur la "liste noire" de l'UE, mais aussi des banques, entreprises pétrolières et de défense, en réponse au soutien présumé de Moscou à l'offensive de rebelles séparatistes dans l'est de l'Ukraine qui avait débuté en avril 2014.

Le sujet sera abordé par les chefs d'Etat et de gouvernement européens lors de leur sommet jeudi et vendredi à Bruxelles, alors que le conflit, qui a fait plus de 10.000 morts en trois ans, a repris en intensité ce printemps.

Le président français Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel, dont les pays ont parrainé les accords de Minsk, ainsi que Mme Mogherini, vont informer leurs homologues de la situation sur le terrain.

"La procédure et le contenu de nos décisions par rapport aux sanctions liées à la situation en Ukraine n'ont pas changé", a souligné Mme Mogherini. "Les Etats membres prennent une décision liée à la mise en oeuvre des accords de Minsk", a-t-elle rappelé.

- 'On a le temps' -

Une source diplomatique avait déjà indiqué, sous couvert d'anonymat, que la France et l'Allemagne allaient "recommander" le prolongement des sanctions, faute de cessez-le-feu sur le terrain.

"On a le temps jusqu'au 31 juillet", jour où ces sanctions arrivent à échéance, a dit Mme Mogherini, en précisant que la décision formelle serait prise par les Etats membres de l'UE après le sommet de cette semaine.

Ces lourdes sanctions empoisonnent les relations entre Bruxelles et Moscou qui a répliqué en instaurant un embargo sur les importations agroalimentaires depuis l'UE. Elles ont toujours été prolongées par périodes de six mois.

Les sanctions concernant la Crimée ont, pour leur part, été prolongées lundi jusqu'au 23 juin 2018.

Elles frappent notamment d'interdit "l'importation de produits originaires de Crimée ou de Sébastopol dans l'UE" et "les investissements en Crimée ou à Sébastopol", a indiqué le Conseil, qui représente les 28 Etats membres. Aucun Européen ni aucune société établie dans l'UE ne peut y acquérir des biens immobiliers ou y financer des sociétés.

Les activités touristiques en Crimée ou à Sébastopol sont interdites, et les navires de croisière européens "ne peuvent pas faire escale dans les ports de la péninsule de Crimée, sauf en cas d'urgence", selon un communiqué.

Le président ukrainien Petro Porochenko a salué la décision sur son compte Twitter, tout en demandant à Bruxelles de faire davantage pour punir Moscou. "Le prix (que la Russie doit payer, ndlr) pour cette tentative d'annexion doit augmenter", a-t-il écrit.

De son côté, le Kremlin a protesté: "Nous ne les considérons pas comme légitimes", a expliqué son porte-parole Dmitri Peskov. "Ces sanctions ne portent pas seulement préjudice à nous, mais aussi aux pays qui en sont initiateurs", a-t-il jugé.

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