Pays-Bas : les enjeux des élections législatives

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Par AFP
Publié le 15 mars 2017 - 09:08
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Les affiches électrales des candidats aux législatives néerlandaises, le 14 mars 2017 à La Haye
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© Emmanuel DUNAND / AFP
Les affiches électrales des candidats aux législatives néerlandaises, le 14 mars 2017 à La Haye
© Emmanuel DUNAND / AFP

Petit pays de 17 millions d'habitants, les Pays-Bas tiennent mercredi, sur fond d'une crise diplomatique sans précédent avec Ankara, des législatives aux enjeux cruciaux: il s'agit du premier scrutin d'une série de votes qui pourraient métamorphoser le paysage politique européen.

- Quels sont les enjeux? -

Premiers à se rendre à l'isoloir, avant les Français et les Allemands, les 12,9 millions d'électeurs potentiels néerlandais pourraient donner l'élan à une vague d'extrême droite eurosceptique, anti-immigration et anti-islam s'abattant sur ces Etats fondateurs de l'Union européenne.

Après les victoires surprises du "oui" au référendum sur le Brexit et de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine, le député d'extrême droite Geert Wilders est l'énigme de ce scrutin-baromètre, lui qui pourrait enregistrer son plus haut score jusqu'à présent.

- Qui est dans la course? -

Le match principal voit s'affronter le Parti pour la Liberté (PVV) de Geert Wilders et le Parti populaire libéral et démocrate (VVD) du Premier ministre Mark Rutte.

Autour, gravite une myriade de partis moyens et petits. Au total, ils sont 28 à se disputer les 150 sièges de la chambre basse du Parlement alors que 76 sièges sont nécessaires pour constituer une majorité.

Loin d'être insignifiantes, ces formations détournent les électeurs des partis traditionnels. Sans oublier qu'elles possèdent un véritable pouvoir dans le système de représentation proportionnelle néerlandais: celui de faire pencher la balance des coalitions.

- Quels thèmes au coeur de la campagne? -

Alors que le continent européen est aux prises avec sa pire crise migratoire depuis la Seconde Guerre mondiale, la campagne néerlandaise surfe sur les thèmes de l'islam et de l'immigration.

S'il devenait Premier ministre, Geert Wilders a promis d'interdire la vente des Corans, de fermer les mosquées et de bloquer l'accès du pays aux immigrés musulmans.

Dans une tentative manifeste de courtiser les électeurs d'extrême droite, d'autres candidats ont davantage mis l'accent au fil de la campagne sur ce qu'ils appellent les "valeurs néerlandaises". Comme l'a fait le Premier ministre lui-même, en écrivant dans une lettre ouverte publiée dans la presse: "agissez normalement ou partez".

Mais la sécurité sociale, la retraite et les conditions de travail restent au coeur des plus grands débats.

Ces derniers jours toutefois, les élections ont été parasitées par les tensions grandissantes entre La Haye et Ankara, ce qui a ramené au devant de la scène les questions d'immigration, d'intégration et d'identité néerlandaise.

- Comment ça marche? -

"Tous les gouvernements de l'après-Seconde guerre mondiale étaient des gouvernements de coalition, soutenus par deux partis ou plus pour obtenir une majorité", souligne la chambre basse sur son site internet.

Après la communication des résultats officiels par le Conseil électoral le 21 mars, la nouvelle chambre basse, fraîchement installée le 23 mars, nomme le "formateur", à qui incombe la tâche de constituer le futur "kabinet".

Une tâche qui est menée à coups de négociations avec les chefs de partis et qui peut prendre plusieurs semaines, voire des mois.

D'après les médias néerlandais, il faut en moyenne trois mois pour qu'un nouveau gouvernement prenne ses fonctions mais la tâche pourrait cette fois être particulièrement compliquée.

Une fois l'accord de gouvernement engrangé, entre en jeu le "formateur", qui compose le gouvernement. Le Roi assermente ensuite les nouveaux ministres et secrétaires d'Etat. Et le formateur voit généralement ses talents de médiateur récompensés... en devenant Premier ministre.

- Quelle pourrait être l'issue? -

Resté plusieurs mois en tête des sondages, le PVV de Geert Wilders a reculé à la deuxième place, derrière le VVD de Mark Rutte.

Mais même s'il était le grand vainqueur des élections, le PVV serait probablement exclu du gouvernement. Car nombreux sont les chefs de parti à avoir écarté toute collaboration avec le député à la chevelure peroxydée.

Le VVD pourrait s'allier aux forces de l'Appel chrétien démocrate (CDA) et des sociaux-libéraux (D66) pour tenter d'atteindre les fameux 76 sièges constituant la majorité.

Mais pour consolider une majorité fragile, les écologistes de GroenLinks ou d'autres pourraient se voir attribuer le rôle tout puissant de faiseurs de rois.

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