Pays-Bas : les libéraux menés par Mark Rutte remportent les législatives

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Par AFP
Publié le 15 mars 2017 - 08:47
Mis à jour le 16 mars 2017 - 08:30
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©Remko de Waal/ANP/AFP
Les libéraux battent finalement assez nettement les populistes de Geert Wilders.
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Le libéral Mark Rutte, en lice pour un troisième mandat comme Premier ministre des Pays-Bas, est un libéral dont les promesses de sécurité et de stabilité ont une nouvelle fois porté leurs fruits.

Sa formation, le VDD, a battu le PVV du leader d'extrême droite Geert Wilders mercredi aux législatives, selon les sondages diffusés à la clôture des bureaux de vote à 20h00 GMT. "Après le Brexit et après les élections aux Etats-Unis, les Pays-Bas ont dit stop au populisme de mauvais aloi", s'est félicité Mark Rutte, tout sourire, devant une salle bondée à La Haye.

Ces derniers jours, il avait renforcé son image de défenseur du pays et de ses valeurs, après l'éclatement d'une crise diplomatique avec la Turquie liée à l'interdiction faite à des ministres turcs de participer sur le sol néerlandais à des rassemblements de soutien au président turc Recep Tayyip Erdogan.

Ce célibataire de 50 ans, qui cite volontiers en exemple Ronald Reagan, Margaret Thatcher et Winston Churchill, était devenu à l'issue des élections législatives du 9 juin 2010 le premier Premier ministre libéral des Pays-Bas depuis 1918.

Depuis lors, il mène sa barque, malgré les turbulentes eaux néerlandaises. Et considère comme sa plus grande réussite la reprise économique du pays grâce à une campagne d'austérité budgétaire durant la crise de la zone euro.

"Nous vivons dans des temps très instables et dangereux et ma tâche principale en tant que Premier ministre est de garder ce pays stable et en sécurité", assurait-il récemment à l'AFP.

- Normalité -

En janvier, il avait publié une lettre ouverte dans les journaux appelant ceux qui ne respectent pas les valeurs néerlandaises à s'adapter ou à quitter le pays. Dans une tentative de séduction des sympathisants du populiste islamophobe Geert Wilders, il avait dévoilé son slogan de campagne: "Agir. Normalement". Cette devise fait référence à une expression commune de la société néerlandaise.

Au cours de la campagne, cet élégant quinquagénaire a tenté de s'imposer comme la seule alternative sérieuse face au député Wilders, restant au-dessus de la mêlée pour entretenir son image de dirigeant.

Mark Rutte a travaillé pendant 10 ans pour le géant de l'agro-alimentaire Unilever, notamment dans les ressources humaines, avant de se consacrer à temps plein à la politique dès 2002 en devenant secrétaire d'Etat aux Affaires sociales, jusqu'en 2004.

Alors que son parti termine en tête des élections législatives de juin 2010, avec 31 sièges de députés sur 150, M. Rutte devient en octobre 2010 le Premier ministre d'un gouvernement minoritaire de centre droit soutenu par les députés du parti d'extrême droite de Geert Wilders.

Mais, en avril 2012, il remet la démission de son gouvernement après l'échec de sept semaines de négociations sur la réduction du déficit public.

"Wilders est un pessimiste et un homme qui a fui ses responsabilités", assurera plus tard le libéral, qui se décrit comme "pas doué pour le pessimisme et les pleurnicheries".

- Rêve américain -

Chef de file du parti libéral depuis 2006, Mark Rutte est "un Néerlandais avec un rêve américain", affirme son ami de 20 ans Derk Jan Epping, dans une biographie publiée en 2010, "Tout pour la politique".

"Pour lui, la force d'une ville comme New York ou d'un pays comme les Etats-Unis, c'est que les gens nés avec rien peuvent vraiment faire quelque chose de leur vie", renchérit Eric Trinthamer, ancien porte-parole du groupe parlementaire libéral, cité dans le livre.

Peu attaché aux conventions sociales, selon ses biographes, Mark Rutte ne possède que des voitures d'occasion et continue d'occuper l'appartement acheté après ses études. Installé dans ses habitudes, il mange indonésien le samedi soir avec sa mère, maintenant âgée de plus de 90 ans, tandis qu'on l'aperçoit parfois le vendredi soir à la pizzeria du coin, en sweat, jeans et baskets.

Affable, il sait éviter avec humour les questions gênantes, lors des conférences de presse et des débats parlementaires, ce qui lui vaut le surnom de "Premier ministre qui botte en touche en souriant".

Né le 14 février 1967 dans un quartier chic de La Haye, la ville où siège le gouvernement et où il a grandi, il est le cadet d'une famille de sept enfants et voulait devenir pianiste. La mort de son frère, du sida, en 1989, l'a fortement affecté, avait confié récemment ce diplômé d'histoire.

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