Russie-Ukraine : Zelensky est-il vraiment "prêt pour le dialogue" comme il l'affirme ?

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FranceSoir
Publié le 09 mars 2022 - 21:47
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Volodymyr Zelensky Ukraine
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Volodymyr Zelensky, président de l'Ukraine.
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Au cours d'un entretien accordé à la chaîne américaine ABC le 8 mars, le président ukrainien Volodymyr Zelensky assurait être « prêt pour le dialogue » avec Poutine. D'autres de ses prises de paroles laissent entendre le contraire. Confronté à la guerre, l'ancien comédien semble jouer plusieurs rôles à la fois.

Des conditions strictes imposées par la Russie

Le journaliste le soumet à trois conditions posées par la Russie pour que soit mis fin au conflit. A priori, pour satisfaire Vladimir Poutine, il faudrait que :
- L'Ukraine révise sa Constitution pour renoncer à son souhait de rejoindre l'OTAN ;
- qu'elle reconnaisse la Crimée comme partie intégrante de la Russie ;
- et enfin, qu'elle reconnaisse l'indépendance des deux régions séparatistes de l'Est (Lougansk et Donetsk).

« Je suis prêt pour le dialogue »

Sur ABC, le président ukrainien a donné son avis sur deux de ces points. Concernant l'OTAN, il sait que « l'alliance n'est pas prête à accepter l'Ukraine parce qu'elle est effrayée des possibles controverses et confrontations avec la Russie ». Et, au sujet des territoires du Donbass, il assure que « nous pouvons discuter et trouver un compromis sur la façon dont ces territoires vont continuer à vivre. » En somme, Volodymyr Zelensky semble ouvert au dialogue.

Extrait de l'entretien avec ABC, sous-titré en français :

Dans la même journée du 8 mars, Volodymyr Zelensky a aussi été en contact téléphonique avec le Premier ministre israélien Naftali Bennett, après une rencontre de ce dernier avec Vladimir Poutine à Moscou. Sur Twitter, il l'a brièvement remercié pour « ses efforts de médiation ».

Une chose est sûre cependant, le président russe n'est pas homme à négocier facilement, et son homologue ukrainien a clairement signifié ne pas vouloir « être un pays à genoux », faisant ainsi une croix sur la capitulation.

« Nous allons gagner »

Nous sommes toujours le 8 mars quand Volodymyr Zelensky se filme pour faire passer un message positif, mais guerrier :

Puis, entre mardi et mercredi, il a régulièrement rapporté ses échanges avec les autres chefs d'États. Ici et là, il remercie « les Pays-Bas pour leur position intransigeante sur les sanctions à l'encontre de la Russie », discute avec Justin Trudeau de « coopération en matière de défense et [d'accroissement de] la pression des sanctions sur la Russie », ou se montre reconnaissant envers l'Union européenne « pour une autre série de sanctions contre l'agresseur russe ».

Cela étant, c'est avant tout vers les États-Unis que Volodymyr Zelensky se tourne. Le samedi 5 mars, il lançait un appel au Congrès américain pour demander des avions et davantage de sécurité aérienne, mais aussi l'interdiction d'importation de pétrole russe. Si les élus ont assuré débloquer dix milliards de dollars pour venir en aide à l'Ukraine, la question des avions avait dans un premier temps été repoussée.

Voir aussi : entretien avec Xavier Moreau, au cours duquel il expliquait que dans les airs, la domination russe était très claire.

Quelques jours plus tard, le président ukrainien s'est félicité d'avoir obtenu gain de cause, au moins pour le pétrole ; hier, il écrivait être reconnaissant envers les États-Unis « pour leur leadership personnel en frappant au cœur de la machine de guerre de Poutine et en interdisant le pétrole, le gaz et le charbon sur le marché américain », encourageant « les autres pays et les autres dirigeants à suivre ».

Enfin, dans un nouvel entretien accordé à la chaîne américaine ABC ce jour, il relançait son appel, « exhortant l'Occident à envoyer des avions de guerre de fabrication russe », ce qui a provoqué un imbroglio entre les États-Unis et la Pologne... Et pour le moment, toujours pas d'avion.

Prêt pour le dialogue, peut-être, mais déterminé à faire la guerre quand même.

Le « en même temps » existe-t-il, en diplomatie ?

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