Syrie : entrée en vigueur d'un cessez-le-feu dans le sud

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 09 juillet 2017 - 15:21
Image
Une famille syrienne, fuyant les combats dans une voiture chargée de leurs affaires, passe devant de
Crédits
© Mohamad ABAZEED / AFP/Archives
Une famille syrienne, fuyant les combats dans une voiture chargée de leurs affaires, passe devant des immeubles détruits, le 9 mai 2017 à Deraa
© Mohamad ABAZEED / AFP/Archives

Le calme régnait dimanche dans le sud de la Syrie au premier jour d'un cessez-le-feu initié par les Etats-Unis, la Russie et la Jordanie, alors que de nouvelles négociations sous l'égide de l'ONU doivent tenter de mettre fin à six ans de guerre.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les combats ont cessé dans les trois provinces concernées par cet accord --Deraa, Qouneitra et Soueida-- depuis son entrée en vigueur à 12H00 (09H00 GMT) dimanche.

Ce cessez-le-feu, annoncé vendredi par le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, intervient alors que des délégations du régime syrien et de l'opposition sont attendues lundi à Genève pour un nouveau cycle de pourparlers.

"Les combats entre les rebelles et les forces pro-régime se sont arrêtés depuis ce matin, à l'exception de quelques obus tirés avant midi par les forces gouvernementales contre des positions rebelles à Deraa", a déclaré à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane.

Selon l'Observatoire, le cessez-le-feu était toujours respecté dimanche en début de soirée.

De violents affrontements avaient opposé ces dernières semaines les forces progouvernementales aux groupes rebelles dans ces trois provinces.

Le régime de Damas avait décrété dès lundi une trêve unilatérale de quelques jours dans le sud du pays, coïncidant avec la tenue de négociations avec les rebelles à Astana, la capitale kazakhe.

Les provinces concernées font partie des "zones de désescalade" du plan conclu en mai entre la Russie et l'Iran, alliés du régime de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles. Mais les trois pays ne se sont pas encore entendus sur la façon dont elles seront administrées.

- Inquiétude des rebelles -

Le gouvernement syrien n'a pas officiellement réagi à ce nouveau cessez-le-feu et la télévision d'Etat ne l'avait pas évoqué dans son bulletin d'informations de la mi-journée.

Le journal Al-Watan, proche du régime, a cité le chef de la commission parlementaire des relations extérieures de la Syrie suggérant que l'accord avait été négocié en consultation avec Damas.

"Aucun détail sur l'accord n'a été présenté, mais l'Etat syrien possède des informations", a déclaré Boutros Marjana au journal. "Le régime syrien aura le dernier mot quant à l'ajout du sud de la Syrie aux zones de désescalade. Il y a une coordination avec la Russie à ce sujet", a-t-il assuré.

Vendredi, avant l'annonce de l'accord, une délégation de groupes rebelles présente aux pourparlers d'Astana a exprimé son opposition à tout cessez-le-feu dans une seule partie du pays.

Dans un communiqué, ces factions se sont dites préoccupées par "des réunions et des accords secrets entre la Russie, la Jordanie et les Etats-Unis sur un accord pour le sud de la Syrie, séparément du nord".

Un tel accord "diviserait le pays en deux, ainsi que la délégation et l'opposition".

- "Atmosphère propice" -

Les Etats-Unis, qui ont pris leurs distances avec le dossier syrien depuis l'entrée en fonctions du président Donald Trump en janvier, ont salué cet accord.

Dimanche, M. Trump a affirmé avoir discuté du conflit syrien avec son homologue russe Vladimir Poutine. "Nous avons négocié un cessez-le-feu dans certaines parties de la Syrie, qui va sauver des vies", a-t-il écrit sur son compte Twitter.

"Il est temps d'aller de l'avant et de travailler de manière constructive avec la Russie."

La Jordanie, frontalière de la zone sud couverte par l'accord, est un soutien stratégique de la principale faction rebelle modérée.

Israël, qui a récemment mené plusieurs frappes de "représailles" contre les positions gouvernementales dans la province de Qouneitra, a accueilli l'accord avec prudence.

"Israël saluera un véritable cessez-le-feu en Syrie mais celui-ci ne doit pas permettre l'établissement d'une présence militaire par l'Iran et ses intermédiaires en Syrie en général et dans le sud en particulier", a déclaré dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Un responsable de l'ONU a estimé samedi que l'accord avait créé une atmosphère positive avant le septième round des négociations à Genève.

"Cela contribue à créer une atmosphère appropriée pour les pourparlers" de lundi, a déclaré Ramzi Ezzedine Ramzi, adjoint à l'émissaire de l'ONU en Syrie, Staffan de Mistura.

Ces nouveaux pourparlers suscitent toutefois peu d'attentes quant à une avancée notable pour résoudre ce conflit aux multiples acteurs qui a fait plus de 320.000 morts depuis mars 2011.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Kamala Harris
Kamala Harris, ou comment passer de la reine de la justice californienne à valet par défaut
PORTRAIT CRACHE - Samedi 27 juillet, la vice-présidente américaine Kamala Harris a officialisé sa candidature à la présidence des États-Unis, une semaine après le retr...
03 août 2024 - 12:49
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.