Viols d'enfants en Centrafrique : une enquête ouverte contre un soldat français
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a saisi le Parquet de Paris après avoir reçu des informations des Nations unies sur des accusations d'abus sexuels sur une jeune centrafricaine dans son pays par un soldat français en 2014. La justice française a donc ouvert une enquête préliminaire.
"Le Haut Commissariat des Droits de l'Homme aux Nations unies a transmis la note verbale détaillant les allégations visant un soldat de la force Sangaris en Centrafrique", a indiqué vendredi 4 le ministère de la Défense dans un communiqué. "Dès réception de ces éléments, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a immédiatement saisi le parquet de Paris en vertu de l'article 40 du Code de procédure pénale", est-il précisé.
Ouverte pour viol par personne usant de son autorité, l'enquête a été confiée à la gendarmerie prévôtale, la force chargée des enquêtes concernant les forces militaires françaises engagées à l'étranger.
Les faits se seraient produits il y a environ un an et le personnel des Nations Unies en République centrafricaine (RCA) en a été informé le 30 août. La victime présumée a donné naissance à un enfant en avril.
"Ceci est la dernière d'une série d'allégations effroyables d'abus et d'exploitation sexuelle par des troupes étrangères en RCA", avait déclaré le haut-commmissaire aux Droits de l'Homme des Nations unies, Zeid Ra'ad Al Hussein jeudi 3, lors d'une visite à Bangui (Centrafrique).
La France enquête déjà depuis un an sur des accusations d'abus sexuels commis sur une dizaine de mineurs de moins de 15 ans en Centrafrique entre décembre 2013 et juin 2014. Ces allégations visent notamment 14 soldats français qui faisaient partie de l'opération Sangaris menée par l'Hexagone. Ces dernièrs n'ont pas encore été entendus.
Parallèlement à ces investigations, l'armée a ouvert une enquête de commandement afin de déterminer s'il y a eu ou non des dysfonctionnements au sein de la chaîne de commandement, notamment concernant l'encadrement des soldats.
Mais les Français ne sont pas les seuls concernés par ce genre d'allégations: les enfants centrafricains auraient également été violés par des soldats du Tchad et de Guinée équatoriale ainsi que par des casques bleus marocains et burundais sous commandement de l'ONU.
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