Divock Origi : diable à ressort

Connu seulement par les amateurs de Ligue-1 il y a un an, l’attaquant belge Divock Origi s’est fait remarquer lors de la Coupe du monde 2014. A 19 ans, il devrait partir pour Liverpool, malgré plusieurs passages à vide.

Lors de la dernière Coupe du monde de football, la Belgique s'est délectée de l’éclosion d’une génération exceptionnelle avec plusieurs talents de moins de 25 ans (Eden Hazard, Kevin De Bruyne, Romelu Lukaku ou le gardien Thibaut Courtois).

Si le résultat final a été un peu décevant (élimination en quart de finale face à l’Argentine), une nouvelle pépite s’est révélée au sein de cette équipe. A 19 ans, Divock Origi n’était peut-être pas le meilleur Belge sur les pelouses brésiliennes, mais probablement celui qui a le plus surpris. Quatre fois remplaçant et une fois titulaire sur cinq matches, il a inscrit le seul but de la rencontre face à la Russie et envoyé la Belgique en huitième de finale.            

Seulement, l'attaquant a connu par la suite sous les couleurs de Lille une saison 2014-2015 très décevante -avant de rebondir ces dernières semaines. Lui qui doit rejoindre le prestigieux club de Liverpool l'année prochaine semble se trouver à la croisée des chemins. L'un pourrait faire de lui une star, l'autre un des nombreux talents qui n'ont jamais totalement éclos.

Né en 1995, Divock Origi a très vite montré des dispositions dans le club de Genk, dans l’est de la Belgique où il a passé sa jeunesse. Fils d’un international sénégalais naturalisé belge, Mike Origi, "D-Vock" s’était, avant la Coupe du monde 2014, déjà fait repérer en France sous les couleurs de Lille, sans pour autant affoler les gazettes.

Courtisé dès ses 15 ans par plusieurs clubs belges, anglais ou hollandais, le grand attaquant (1,85m pour 75kg) avait été séduit par la réputation du centre de formation nordiste.

Arrivé au LOSC en 2010, il est resté parfaitement inconnu durant trois ans. Ses premiers pas en Ligue-1 ont été tonitruants. Le 2 février 2013, il rentre à la 69^e minute alors que son équipe est menée 0-1 à domicile contre Troyes. Six minutes plus tard, celui qui n’a même pas encore de maillot à son nom égalise. Il devient le troisième plus jeune buteur du LOSC derrière deux autres Belges, Kevin Mirallas et l’inévitable Eden Hazard.

Dès le premier match du championnat 2013-2014, Origi marque à nouveau. Dès lors, les comparaisons avec Hazard, formé et révélé par Lille, vont bon train, bien que leurs jeux soient différents.

Rapide, technique, athlétique, Origi ne laisse jamais la balle à l’adversaire sans combattre et ne renâcle pas à la tâche. Sa jeunesse, sa vivacité et son envie en font une arme redoutable lorsque les défenseures adverses commencent à fatiguer.

Mais ses débuts prometteurs se sont vite heurtés à une disette de buts, même si la mettre au fond n’est pas son seul rôle. Après ce premier but de la saison, il ne retrouvera pas le chemin des filets en près de six mois. Ce sera cette fois pour marquer 4 buts en 10 matches.

Un scénario qui s'est répété presque à l'identique cette saison, bien qu'il soit passé entre-temps du statut de remplaçant de luxe à celui de titulaire quasi-indiscutable. Après avoir marqué trois fois en huit journées de championnat, Origi entre dans une nouvelle disette de but de six mois. Et puis c'est le réveil: le 15 mars dernier contre Rennes, il inscrit un triplé.

Divock Origi a bien choisi son moment pour se réveiller. Alors qu'il n'avait dû sa sélection pour la Coupe du monde qu'à la blessure d'un de ses compatriotes, il a été sélectionné le 20 mars parmi les 25 Diables rouges pour la suite des qualifications pour l'euro 2016. La Belgique accueillera Chypre le 28 mars avant un déplacement en Israël le 31.

Sa révolte est d'autant plus importante que son avenir en Angleterre n'est pas encore certain. Il est cette saison prêté à Lille par Liverpool. Cependant, fin 2014,  les "Reds" ont proposé une rallonge à Lille pour obtenir le poulain immédiatement. Le Losc a refusé cette offre de 19 millions d'euros, plus du double de la valeur estimée d'Origi avant le Mondial 2014 (8 millions).

Prometteur, le jeune Belge est un diamant brut qui a besoin d’être taillé pour en révéler toute la valeur. Il manque encore de maturité, notamment dans le dernier geste. Et dans un championnat anglais très offensif, Divock Origi ne pourra pas se permettre des passages à vide tels que ceux des deux dernières saisons.