Griezmann contre Ronaldo : un choc de titans attendu dimanche
La France a un nouveau super-héros: Antoine Griezmann, qui porte les espoirs de tout un pays pour la finale de l'Euro contre le Portugal et sa superstar Cristiano Ronaldo, dimanche 10 au stade de France, après avoir terrassé l'Allemagne 2-0. "Zinédine Griezmann" l'ont déjà rebaptisé les réseaux sociaux, alors que la France renoue avec les bons souvenirs, quand le visage de Zidane était projeté sur l'Arc de Triomphe un soir de juillet 1998 pour célébrer la France championne du monde.
Griezmann a inscrit un doublé contre les Allemands champions du monde jeudi en demi-finale et la foule en liesse s'est répandue sur les Champs-Elysées. La presse vendredi reconnaît être sous le charme de Griezmann et sa bande qui font la Une de tous les quotidiens. "Il n'est nul besoin de se gratter la tête pour trouver un nom" à cette équipe de France: "génération Griezmann", écrit L'Equipe. Une génération qui aura "l'occasion de graver son nom dans la grande histoire du sport", assure Le Parisien.
C'est donc un choc de titans qui s'annonce. Ronaldo et Griezmann, les deux astres de cet Euro 2016 menacent le record de Michel Platini, celui des buts -- 9 réalisations en 1984 -- inscrits dans l'histoire de l'Euro. Ronaldo a égalé cette marque en quatre Euros de suite. Griezmann en est déjà à 6 buts en une édition, meilleur artificier à 25 ans de cet Euro à domicile. La finale de dimanche est aussi une revanche. Quand les deux joueurs se sont croisés la dernière fois, le 26 mai en finale de la Ligue des champions, c'est CR7 qui l'avait emporté avec le Real Madrid face à l'Atletico Madrid de "Grizi". Le Français avait même manqué un penalty. Ses nerfs n'ont pas craqué jeudi quand il s'est élancé dans cet exercice pour ouvrir le score face au meilleur gardien de la planète, l'Allemand Manuel Neuer.
La finale va opposer deux pays très proches et soutenus par une énorme ferveur populaire. D'un côté, la France, portée par un élan populaire qui va crescendo et dont les Bleus espèrent qu'il les emmènera au bout, comme au Mondial 98. De l'autre, le Portugal, qui jouera presque à domicile puisque vit en France une communauté portugaise très importante, estimée à plus de 750.000 personnes (sans compter les Français d'origine portugaise). Le match au Stade de France sera aussi l'occasion d'écrire une nouvelle page glorieuse de l'histoire du football tricolore. Les Bleus peuvent ajouter un troisième Euro à leur collection, après celui de 1984 gagné avec "Platoche" à la maison, et celui de 2000, édition co-organisée par Belgique et Pays-Bas.
"C'est une très belle histoire mais on n'a pas la prétention ni le pouvoir de régler tous les problèmes des Français. On a ce pouvoir de leur procurer des émotions et de leur faire oublier leurs soucis", a assuré Deschamps. Le Stade de France, dans l'histoire du foot, est une enceinte chargée de symboles. C'est sur cette pelouse que les Bleus de Zinédine Zidane ont remporté la Coupe du monde face au Brésil en 1998 (3-0). Le trait d'union entre la génération 1998 et aujourd'hui, c'est Didier Deschamps. Il était le capitaine des Bleus champions du monde en 1998 et d'Europe en 2000. Il peut maintenant être champion d'Europe des nations une nouvelle fois, mais comme coach, à 47 ans.
Deschamps c'est le père la victoire. Et aussi un homme protégé par sa bonne étoile. La formule est restée célèbre et elle est de Platini: "Napoléon disait que pour gagner des batailles, il faut de bons soldats et de la chance. Didier en a toujours eu. Je me demande d'ailleurs si quand il est né, il n'est pas tombé dans un bénitier". Durant cet Euro, les Bleus ont bénéficié d'un tirage plus que chanceux, avec dans leur poule la Roumanie, l'Albanie et la Suisse. Le sort leur a ensuite réservé des équipes de deuxième rang, l'Eire en 8e de finale et le petit poucet, l'Islande, en quart.
Certes, l'Allemagne est championne du monde. Mais alors que les Allemands dominaient la demi-finale, ils ont été trahis par Bastian Schweinsteiger, leur joueur talisman, auteur d'une main synonyme de penalty pour la France. Mais dimanche, au Stade de France, il y aura en face des Bleus un joueur qui a la haine de la défaite chevillée au corps. En 2004, Ronaldo avait 19 ans et avait fondu en larmes après la défaite en finale de "son" Euro à domicile contre la Grèce. Aujourd'hui, il a 31 ans.
Il sait que ses années au haut niveau sont comptées. Il a vu son grand rival Lionel Messi annoncer sa retraite internationale avec l'Argentine cet été après un énième échec en finale de la Copa America, après celui cruel en finale du Mondial 2014 au Brésil. CR7 a prévenu: "après la finale perdue de l'Euro 2004 face à la Grèce, j'avais pleuré de tristesse. Dimanche, j'espère à nouveau pleurer. Mais de joie". La France, elle, se souvient que seize ans se sont écoulés entre ses deux titres européens, en 1984 et 2000. Seize ans après le dernier, l'heure de recommencer?
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