La France parmi les pires élèves dans le creusement des inégalités
La France est l’un des pays développés qui a le plus vu le niveau de ses inégalités se creuser pendant la crise. C’est le constat accablant d’un rapport publié par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) ce jeudi.
Le coefficient de Gini, qui sert à mesurer le niveau des inégalités de revenus dans une population est ainsi passé en France de 0,293 en 2007 à 0,309 en 2011. Un décrochage brusque alors qu’il se caractérisait en France par une relative stabilité, tout au long des trois dernières décennies pourtant caractérisées par une relative morosité économique.
La France se classe cinquième parmi les 36 pays de l’OCDE pour la hausse de ses inégalités de revenus. Hormis l’Estonie, quatrième, l’Hexagone se positionne juste derrière le "trio infernal" Espagne, Irlande et Grèce. Ce sont les 10% de personnes ayant les revenus les plus faibles qui paient un tribut considérable puisqu’ils ont vu fondre 1% de leurs revenus par an en moyenne entre 2007 et 2011. A l’autre bout de l’échelle, les 10% plus aisés n’ont littéralement pas connu la crise en France: non seulement leurs revenus ont augmenté de 2% par an pendant la période, mais cela constitue de plus le double de la moyenne de l’OCDE sur cet intervalle.
La situation est d’autant plus préoccupante que le rapport souligne la difficulté de se sortir de la précarité en France, de même que le fait que cette précarité repose très largement sur quelques groupes de la population bien définis. Ainsi, seul 20% des personnes en emploi précaire (CDD ou intérim) ont pu évoluer vers l’emploi durable durant cette période. Des postes précaires qui sont de plus occupés à 63% par des femmes (55% pour la moyenne de l’OCDE) et à 46% par des personnes de moins de 29 ans.
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