JO 2024 de Paris : La Seine toujours aussi polluée, une répétition de la cérémonie d’ouverture reportée
Le coup d’envoi des Jeux olympiques (JO) de Paris approche à grands pas mais la répétition de la cérémonie d’ouverture dans la Seine est sans cesse retardée. Le fleuve de la capitale était toujours trop pollué dimanche 16 juin pour y autoriser une quelconque baignade ce lundi 24 juin 2024. Une pollution aggravée par les dernières précipitations, qui a obligé les organisateurs à retarder, une fois de plus, la répétition de la cérémonie d’ouverture.
Le suspense demeure entier depuis août 2023. Paris devait cet été là accueillir la Coupe du monde de natation marathon mais la compétition a été annulée, suite aux “précipitations exceptionnelles et persistantes” en Île-de-France, qui avaient fait déborder les égouts, et les eaux usées non traitées. Tout devait se dérouler dans les mêmes conditions : un départ sous le pont Alexandre III pour une distance de 10 km.
Les prévisions météo laissent peu de place à l’optimisme
La pollution de la Seine a depuis été l’un des sujets centraux dans la préparation des JO, qui débutent le 26 juillet et qui se dérouleront jusqu’au 11 août. Si une répétition de la cérémonie d’ouverture s’est bien déroulée lundi dernier, celle qui était programmée ce 24 juin a dû être reportée. Il s’agit de la troisième programmation à connaître le même sort.
Les résultats publiés vendredi 21 juin ont révélé un niveau de pollution bactériologique au 16 juin qui dépasse le seuil autorisé pour permettre la tenue des épreuves de triathlon et de natation en eau libre. Les dernières précipitations et le fort débit qui en a résulté ont enfoncé le clou. Le niveau de concentration en bactérie fécale Escherichia Coli a dépassé le seuil de 1 000 unités formant colonie (UFC)/100 ml, seuil maximal autorisé par les fédérations internationales de triathlon et de natation en eau libre.
Des prélèvements qui "ne correspondent pas aux standards que nous aurons cet été", admet Marc Guillaume, préfet de Paris. "Dès que les conditions seront réunies, le plan pourra produire tous ses effets", a-t-il affirmé, exprimant sa "confiance” quant à “la tenue des épreuves fin juillet - début août dans la Seine". “Il va bien arrêter de pleuvoir et on va avoir du soleil”, conclut-il. Pourtant, les épreuves de test de l’été 2023 avaient justement été annulées en raison de précipitations, à la même période, c’est-à-dire fin juillet - début août.
En outre, le débit du fleuve était la semaine écoulée cinq fois plus élevé environ qu’en période estivale classique, le jour même du début de l’été. Ce débit a atteint plus de 500 m3/seconde contre 300 une semaine avant. Une telle cadence menace également la sécurité des compétiteurs.
Ces précipitations, qui “ne favorisent pas une bonne qualité de l’eau”, ne permettent pas de “tirer les enseignements les plus pertinents” des analyses, explique le comité d’organisation de Paris-2024. "Pluies, débit élevé, faible ensoleillement, températures au-dessous des normes de saison" constituent alors un "contexte hydrologique et météorologique défavorable" qui maintient "la qualité de l'eau dégradée", insiste-t-on encore.
La situation risque de perdurer compte tenu de la météo pluvieuse prévue les deux prochaines semaines, soit jusqu’à début juillet. Que se passera-t-il si la Seine reste polluée d’ici le début des JO, fin juillet ? La préfecture ainsi que la mairie de Paris, qui dirigent le Plan baignade dans la Seine et la Marne, doté d’un budget de 1,4 milliard d’euros, prévoient un plan B. Il ne s’agit pas de changer de lieu de la cérémonie, que le gouvernement entend maintenir malgré les questions liées à la sécurité, mais de repousser la tenue des épreuves de quelques jours.
Vers une cérémonie au Stade de France ?
Après la cérémonie d'ouverture, le fleuve doit accueillir les épreuves de triathlon, les 30, 31 juillet et 5 août, de natation-marathon les 8 et 9 août ainsi que le paratriathlon le 1er et 2 septembre. La maire de Paris, Anne Hidalgo, qui ne cache pas son inquiétude quant à la météo et ses conséquences sur le débit de la Seine, a annoncé début juin qu’elle se baignerait dans le fleuve le 23 juin, pour rassurer et donner l’exemple. Cette date a été reportée suite à la dissolution de l’Assemblée, aux élections anticipées ainsi qu’au mauvais temps, au “15, 16 ou 17” juillet.
La pollution de la Seine reste en tout cas l’une des préoccupations principales du comité d’organisation des JO, avec la menace terroriste. Mi-avril, Emmanuel Macron, tout en rassurant sur la tenue de la cérémonie d'ouverture sur le fleuve, a évoqué pour la première fois des "plans B et C" si la sécurité devait être compromise.
"Cette cérémonie d'ouverture, c'est une première au monde. On peut le faire et on va le faire", a-t-il déclaré. Néanmoins, "il y a des plans B et même des plans C", "et on les prépare en parallèle", explique-t-il. "On fera une analyse en temps réel" des risques. Il est alors question d’une cérémonie "limitée au Trocadéro", voire "rapatriée dans le Stade de France", "parce que c'est ce qui se fait classiquement".
Six mois avant, l’ancienne ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra écartait tout plan B, affirmant que “tout est mis en ordre pour réduire la menace au maximum avec un état de vigilance absolu”.
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