Affaire Lafarge en Syrie : que savait l'Etat ?
Le cimentier Lafarge est sous le coup d'une enquête: il est soupçonné d'avoir versé de fortes sommes d'argent à des groupes armés en Syrie, dont l'EI, pour pouvoir continuer ses activités. Mais alors que six dirigeants de la multinationale ont été mis en examen, Libération a révélé dimanche 22 que l'Etat avait été informé de ces agissements.
Le quotidien s'est basé sur les dires d'un certain Jean-Claude Veillard, l'un des mis en examen. Lors d'un interrogatoire au bureau de la juge d'instruction du dossier le 12 avril dernier, il aurait affirmé avoir donné les détails de ces transactions à l'Etat français.
"Je ne faisais aucun tri dans les informations que je donnais aux services des renseignements. (…) Au cours des réunions, j’ai donné toutes les informations", a assuré celui qui était directeur sûreté de l'entreprise Lafarge au moment des faits, entre 2012 et 2014.
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il a même fourni aux enquêteurs un agenda stipulant en effet qu'il avait rencontré différents services de renseignement extérieurs et intérieurs français plus d'une trentaine de reprises. Muni d'une adresse courriel peu commune, grosmarmotte@gmail.com, donnée par la DGSE ce dirigeant a affirmé qu'il tenait les services français au courant de l'évolution de la situation de l'usine en Syrie.
Il a en plus indiqué qu'il avait été en contact avec le cabinet militaire de François Hollande, alors président de la République, laissant entendre que les agissements de Lafarge étaient connus jusqu'au plus haut sommet de l'Etat, encore une fois avec un email à l'appui.
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